#romanticSundays: La comédie romantique du dimanche soir : Begin again

31.8.14 mis en ligne par Fred


Voilà, ça fait sept ans que j'ai ouvert ce blog. Et pour fêter ça et un peu pour trouver un moyen de refaire vivre le blog,  je vais essayer de lancer des chroniques hebdomadaires.

Donc, ici comme son nom l'indique ça sera, la comédie romantique du dimanche soir. On va la jouer à l'ancienne. En partant du principe que ce blog a une petite communauté et qu'on peut échanger sur l'émotion de la culture. Je propose un film et on en discute en commentaire. Vous pouvez aussi proposer évidemment, toujours à blugture @ gmail.com.

Donc ça reste dans la même veine: émotion et culture, rien de rationnel. C'est, je crois, la principale chose qui nous distingue de l'animal et qui nous donne une longueur d'avance sur la machine; notre capacité à ressentir et à vouloir partager nos émotions.

Aujourd'hui, j'ai trouvé par hasard un petit bijou qui dit ça, qui le dit avec la douceur et la tendresse de la musique, avec la rugosité new-yorkaise.  En même temps, une comédie romantique en dehors de New-York, franchement, est-ce possible ?

Quand j'avais un boulot pour payer mes traites (maintenant, j'ai un boulot qui remplit mon âme), le dimanche a toujours été l'angoisse, la boule au ventre. Le nœud. Pas besoin de vous expliquer de quoi je parle, on l'a tous ressenti. La comédie romantique permet juste de rappeler qu'il y a des choses légères et tellement plus sincèrement importantes (en bon français).

«Begin Again» est un film sorti en 2013., je viens de le voir et j'en suis encore tout cotonneux de plaisir. Oh que si, vous voyez ce que je veux dire. La gorge un peu sèche, les yeux qui piquent un peu, des papillons qui ont remplacé la boule...

Je vous jure que je viens juste de réaliser à quel point le titre va bien avec cette première série de chronique. Peut-être que c'est le film qui me donne envie de recommencer, de croire à nouveau. Peut-être que c'est mon anniversaire, qui me fait avoir envie de commencer quelque chose de neuf. Je ne sais pas. Voilà, je vous propose de trouver un moyen de vous procurer* ce film ( wink wink ), de le regarder avec votre doudou.. Et s'il vous a évoqué quelque chose, une madeleine, une douceur, un bonheur, un quelque chose.. partagez.

*Les gens ne s'embarrassent plus d'écrire "télécharger" aujourd'hui. C'était moins assumé il y a encore sept ans. Même si le temps a passé, j'aime bien ce côté underground..
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La révolution numérique de la culture est derrière nous...

21.3.14 mis en ligne par Fred
Je voulais proposer cet article en pige, mais finalement je ne sais pas très bien comment je vais pouvoir vendre un article qui dit que la révolution culturelle du numérique est derrière nous... D'autant que pour un quotidien du soir -pourtant innovant sur le web, et pas totalement ignorant des choses de la vie- l'industrie culturelle serait en train de vivre sa révolution. #doh


L’internet culturel serait arrivé à un tournant ces derniers jours. C’est arrivé assez subitement. Un peu à cause du succès de House of Cards, de l’arrivée de Netflix en Europe et du dongle Chromecast qui permet d’avoir sur sa télé la Google TV. De nouvelles offres arrivent en France et c’est la révolution culturelle dans les esprits. Mais est-ce vraiment une révolution dans les pratiques ?



Alors bon, vu qu'il a fallu je ne sais quoi pour se réveiller, faisons juste quelques petits rappels historiques.

Ça commence par un article lu hier soir sur le blog techno Techcrunch qui annonce que le téléchargement ne peut plus être arrêté, ça commence aussi quand j'ai accès à mon premier ordinateur dans le milieux des années 90. Pour beaucoup, on a appris l'histoire d'internet dans les livres ou pendant une présentation. Pour moi c'était Compuserve, ça a duré six heures non-stop. J'ai commencé à 22h sur ce tout nouveau Gateway 2000 que venait d'acheter ma tante. Elle voulait un peu faire comme nous qui avions acheté un Compaq SX386. C'était littéralement la préhistoire d'internet, il y a 20 ans. 

Pas de réseaux sociaux. Pas de Facebook. Pas de Google. Les téléphones n'étaient pas tactiles. D'ailleurs il fallait trouver une borne BiBop pour téléphoner, mais bon ça pouvait aller puisqu'on pouvait être contacté via notre TamTam. Les Webcams ne pouvaient être que professionnelles.. C'était la pré-his-toire, je vous dis. Culturellement, c'état assez "simple" : Il y avait des serveurs FTP sur lesquels on pouvait échanger des albums entiers . Mais il fallait un logiciel spécial pour les lire, Winamp. Je n'ai pas connu l'époque où on s'échangeait des «.wav». Mais je doute sérieusement que cette époque ait existé. Non j'ai connu direct un truc RÉVOLUTIONNAIRE ! Le MP3... Ouaip ! Même plus besoin de compresser avec ARJ.. Non, Non le fichier faisait 4 Mo et en à peine dix minutes on le téléchargeait. L'Eden culturel quoi. Au fond, ce n'était pas si compliqué de trouver où les télécharger. On se connectait en IRC sur un WAREZ et on attendait d'avoir une adresse. Ensuite on naviguait dans des dossiers en FTP via des commandes d'un autre âge :  “cd” , “dir’, “get”, etc... Il y avait aussi le répertoire “Upload” si on voulait avoir un ratio suffisant pour télécharger. EH ben oui... L'idée ce n'était pas que de prendre.. mais aussi de donner ses propres “rips”. Le partage , déjà, mais en mode manuel.


Grateful Dead Live au Barton Hall - Cornell University 08/05/1977

(enregistré par les fans de Grateful Dead)



C'est peut-être entre 1990 et 1998 que la culture a été révolutionnée par le numérique. En 1990 c'est le groupe The Grateful Dead qui avait entamé la révolution avec l'enregistrement libre de ses concerts et la liberté donnée aux fans de le partager à condition que ce soit fait sans rémunération. Ce principe est encore appliqué.  Le partage était courant entre "deadheads" et a été accéléré avec l'arrivée d'Internet dans les foyers. 1998 est pour moi l'année où les principes de base ont cessé d'évoluer. C'est à dire quand le format de compression audio mp3 et la compression DIVx sont apparus... La révolution numérique de la culture et ses innovations philosophiques se sont terminées à ce moment là. Après, ce sont des variantes techniques que ce soit Napster, Gnutella, Kazaa et autres Torrents. Même Deezer et Spotify, comme vous le voyez, pardon l'entendez, n'ont pas inventé le streaming.

Récapitulons :



  1. Un échange libre et gratuit, 
  2. Un réseau de communautés dont le seul centre est l'artiste, 
  3. La technologie.



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iTunes 1 - 2001
Après 1998 il y a eu Napster, développé par Shawn Fanning. Succès très rapide à travers le monde. Le logiciel permet d'avoir en quelques minutes la chanson, le film ou le logiciel en cours de téléchargement. La facilité de chercher et donc de trouver était exceptionnelle. Je me souviens d'une soirée où un ami musicien fasciné par l'outil a passé la nuit à faire le DJ. Il apparaissait , demandait : “Vous voulez écouter quoi ?” et repartait quasi immédiatement, tout victorieux de pouvoir piéger la machine, le réseau. Mais non.. C'était bien la bibliothèque d'Alexandrie de la musique qu'il avait sous les doigts. Des centaines de milliers de personnes à travers le monde proposaient leurs musiques et quelques minutes après sans payer comme le voulait la philosophie de Grateful Dead, comme le veut la philosophie du logiciel libre, le fichier arrivait. C'était en 2000. il y a quatorze ans.

#FunFact : Le DivX est un algorithme de compression vidéo codé à Montpellier en 1998 par le français Jérome Rota. La même année Google ouvre ses premiers bureaux.

Quelques jours après le logiciel ne marchait plus. Les majors avaient gagné une bataille croyait-il. Itunes a repris la même interface à ses débuts. Surfant sur cette nouvelle offre, Apple lança son logiciel propriétaire et passa des accords avec les majors qui prirent conscience qu'une nouvelle manière de distribuer la musique était apparue avec la consommation compulsive dû au téléchargement. 

J'étais à l'époque certain que le téléchargement illégal avait perdu pour de bon. C'était sans compter le développement de Edonkey. Le logiciel fonctionnait un peu comme Napster, mais découpait les fichiers en fragments. Donc un fichier était téléchargé à partir de

plusieurs ordinateurs puis assemblé sur l'ordinateur client à son arrivée. Ce système additionné au développement de l'ADSL a grandement amélioré la vitesse de téléchargement. Il y avait toujours un serveur qui centralisait la liste des ordinateurs connectés. Ceux-ci avaient beaucoup de clients connectés, certains jusqu'à près d'un millions comme Razorback2. En 2007, la police belge démantèle ce serveur et quelques autres, mais aujourd'hui encore le réseau edonkey continue à fonctionner avec diverses versions. Le plus connu, e-mule, démarré  en février 2002, il y a douze ans, est la version "libre" du logiciel. Le code source du client et celui du serveur étant accessibles, de nombreuses autres versions ont été programmées et améliorées. Les versions successives tentent de réduire la centralisation qui rend les téléchargements illégaux particulièrement vulnérables à la lutte contre le piratage.

http://en.wikipedia.org/wiki/File:BitTorrent_network.svg
En 2001, de manière plus discrète,  c'est un nouveau logiciel qui commence à se faire connaitre : Bit torrent. Son principal objectif était de contourner le tendon d'Achille de Napster : la centralisation. Développé dés le début par Bram Cohen, la simplicité est moins l'ambition de son développeur qu'un protocole d'échange de fichiers. L'idée de partager d'ordinateur à ordinateur, de pair à pair est prise ici au sens premier du terme (voir ci-contre). Cela a protégé le développeur qui se considère innocent de la mauvaise utilisation de son logiciel. Il a d'ailleurs signé des accords avec l'association américaine du cinéma (MPAA) pour ne pas mettre sur son site Bittorrent des liens vers des contenus illégaux. Il s'apprête à lancer d'ici peu un logiciel bitTorrent live qui fait très fortement penser à Popcorn Time... En tout cas s'il s'agissait de créer un test grandeur nature, le test est franchement réussi.


Le numérique a créé une nouvelle industrie. Les séries téléchargées aux États-Unis ont changé la production et le financement des télévisions françaises. Après avoir tenté de
créer un Netflix à la française, les chaînes TF1, Canal+ et M6 veulent depuis deux ans freiner l'arrivée de ce service de VOD en France. Pour ce qui est de la création, il y a les réussites des Revenants et autres Braquo qui montre que cette nouvelle manière de partager influence aussi le goût des consommateurs.  

La technologie a changé pour le meilleur ou pour le pire la culture. Quand on parle d'industrie culturelle, cela reste pourtant si mal vu que même l'État doit le défendre en commandant des rapports sur son impact sur l'économie et sur l'emploi. La faute à Hadopi peut-être. 

La mise en place de cette haute autorité en France est arrivée à rebours de pratiques installées au cours de cette ère numérique. En 2008, en effet, l'étude décennale sur la culture a dû allonger son titre pour "Les nouvelles pratiques culturelles des Français à l'ère numérique. Les dernières
statistiques de l'IFPI montrent ainsi que les bénéfices provenant de la vente de CD va passer en dessous de 50% au profit du téléchargement et de la musique en streaming. Celui-ci permet même à l'Europe de voir croître son marché de la musique après douze années de chute. 

Les pirates ont répliqué avec «Popcorn Time».






Les événements se déroulent à une telle vitesse que même Google n'a pas le temps de suivre. 


Car voilà qu'un nouvel outil de téléchargement si efficace qu'il fait penser au streaming apparaît. C'est l’événement «Popcorn Time». Inspiré de la plateforme de VOD «Netflix» (qui a lancé House of cards, ou Orange is the new black) le logiciel est d'une simplicité diabolique et fait craindre le pire à Hollywood. 

Les recours légaux des majors contre le piratage se confrontent à cette pratique établie depuis déjà de nombreuses années; elles attaquent donc le logiciel. Mais compte-tenu de la globalisation du web et de sa culture, lorsqu'un site ou un logiciel est condamné au silence, immédiatement le logiciel est donné à la communauté de développeurs. C'était déjà le cas avec Napster en 2000 qui est devenu OpenNap. C'est désormais à nouveau le cas avec Popcorn Time qui en déposant le logiciel sur github ( un site social de partage de codes source ) obtient depuis le 19 février, date de sa création, prés de 900 recopies du logiciel. 



Arborescence des recopies et des modifications de Popcorn Time

Un autre exemple de l'impuissance des autorités américaines est l'aventure de Mega, anciennement Megaupload. 


la gigantesque demeure de Dotcom
subissant le raid de la police
En 2012 le FBI bloque le nom de domaine et coupe le sifflet  à Megaupload. Lorsque la police néo-zélandaise débarque avec chiens et hélicoptères dans le palais de Dotcom, le créateur néo-zélandais de ce cloud personnel, c’est croit-on pour mettre un point final à un trafic exponentiel. Il lui aura fallu un an pour  remettre en route une nouvelle solution et en faire le lancement en mondovision sur les ordinateurs du monde entier. En attendant les milliers d'utilisateurs de Megaupload en seront pour leurs frais puisque leurs données légales, elles, sont désormais effacées à tout jamais.  La nouvelle plateforme est désormais accessible et les données sont chiffrées, ce qui permet à Dotcom de se dédouaner du contenu de ses serveurs puisqu'il n'a pas le moyen de vérifier leur contenu.

Ce sont souvent des développeurs autonomes qui démarrent ces logiciels de téléchargement. Dans un monde sans frontières, le logiciel se dissémine ainsi de serveur en serveur avec très peu de frais. Censurer à la source reviendrait à chercher une aiguille
Raisons pour lesquels télécharger
dans les meules de foins de la Beauce. La pratique culturelle est séparée de la technologie numérique depuis le tout début de ce phénomène. Pourtant les sommes d'argent dépensées par les autorités publiques pour lutter contre le piratage sont inconnues mais vraisemblablement colossales tout comme le manque à gagner. Le marché de la musique a perdu en dix ans 10 milliards de dollars pour se stabiliser en 2013 à 15,029 Milliards. Ce qui est certain c'est qu'en l'espace de vingt années, la pratique culturelle d'au moins deux générations s'est habituée à ce fonctionnement. Difficile de dire qui en a tiré profit financièrement tant il y a d'acteurs dans la boucle. Pour ce qui est du citoyen, l'offre et l'accès à la Culture n'a plus de limites. Mais la lutte continue.


Comme les Cylons disent dans Battlestar Galactica : 
«Tout s'est déjà fait avant et ça se fera encore, encore, encore..»

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Laurent Marode jazz comme j'aime

7.3.14 mis en ligne par Fred
Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvé dans une salle de concert. Là, c'était un club de Jazz. Un des plus célèbres de de Paris paraît-il. À peu près du même niveau que le Duc des Lombards. Pourtant je ne connaissais pas le Sunset-Sunside.

Invité à assister au concert que j'ai deviné être celui d'un ami de l'instigatrice de cette rencontre. Pourquoi pas, me suis-je dis, au pire c'est une soirée en bonne compagnie. L'accueil est sympa, on y va pas pour la bouffe, clairement. Si vous avez faim, tentez tout, sauf l'assiette saumon à 12€ (2 tranches de pain de mie, 4 tranches de saumon fumé, un huitième de citron et un carré de beurre genre petit déj d'Ibis).
Mais, bon, on vient pour la musique.

La salle se remplit, les sièges ne sont pas confortables, la place est si petite qu'on craint de renverser le mini guéridon encombré de six verres de vin et de bière. Pour quelqu'un de maladroit comme moi, c'est la promesse d'une catastrophe.

Bref, la soirée en instance de cata.
La salle est gavée pour le début du concert à 21h, une centaine de personnes, on a tous déjà un peu chaud. Il est déjà 21h15 et rien ne se passe. Le quart d'heure parisien, quoi. 21h25, les artistes arrivent. À sa tête un jeune homme tout souriant avec le trac à fleur de peau. C'est d'ailleurs ça qui me fait dire que ce n'est pas quelqu'un du public. Ça et sa casquette de Gavroche.  Il fait des sourires, salue, "coucou", "ça va ?", fait la bise à ses parents. Pas de surprises, je suis dans un concert pour la famille et les amis. Mais dans un lieu réputé de Jazz, plein à craquer, c'est pas courant. Il a peut-être du talent le mec.

Il s'installe à son piano, fait deux trois blagues pour détendre la salle et lui aussi sans doute un peu. Entourant le contrebassiste au centre, Laurent Marode est à gauche et le batteur à droite de la plateforme.  C'est parti pour le «Laurent Marode Trio»


C'est simple, c'est brillant, c'est tout simplement exceptionnel. Je me sens assez vite transporté dans les clubs de Chicago. La dextérité du contrebassiste Fabrizio Nicolas, l'agilité du batteur Grégory Serrier et la maitrise du pianiste m'ont convaincu immédiatement. J'avoue, je suis venu pour faire plaisir. J'ai vu, sans savoir  et je vous le dis en toute franchise, ce pianiste a vaincu toutes mes appréhensions. Je bats le rythme imposé par des morceaux parfois lents, parfois trépidants. J'oublie cette table qui m'a menacé de ces verres et je m'engage avec confiance dans les improvisations. Elles se succèdent, virevoltantes comme des oiseaux, comme le printemps.

J'écoute en boucle, depuis.

Pas au bout de mes surprises, les petits bonheurs succèdent aux plaisirs et c'est avec une sorte de suspens que les trois musiciens sont rejoints par le saxophoniste David Sauzay, le trompettiste Ronald Baker et la vocaliste Sarah Lancman. Tous les morceaux méritent votre écoute. Maintenant, vous pouvez ne pas aimer le Jazz. Je peux comprendre... J'ai appris à lâcher prise d'une mélodie énoncée à l'avance et à faire confiance à l'invention de l'instant, à l'illumination en temps réel, à la magie de ce qui s'inventent là dans le creux de votre oreille à une vitesse folle.

Sincèrement, achetez l'album pour Noël, pour la coupe du monde, pour l'anniversaire de votre grande tante ou pour fêter les municipales... toutes les raisons sont bonnes pour vous procurer cet album.... GO !
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#HouseOfCards 2 - #TheWestWing 8

17.2.14 mis en ligne par Fred
Pour l'instant c'est The West Wing qui gagne.  Mais pour être honnête, j'ai douté un moment en regardant la saison 2.

Mais passons en revue les bons points de cette nouvelle saison et du chef-d'œuvre d'Aaron Sorkin :

House Of Cards : 1 point
Les producteurs de House of Cards dont David Fincher et Kevin Spacey font partis sont probablement les producteurs les plus doués. Les deux producteurs ont fait parti de l'aventure «The Network» qui raconte l'histoire un peu romancée de Facebook. C'est à cette occasion qu'ils ont rencontrés Aaron Sorkin qui s'est chargé d'écrire le scénario de cette saga de la Silicon Valley. Je pense que Aaron Sorkin avait fait le tour de la question et qu'il a refusé de refaire une nouvelle fois la série. Un nouvel auteur a donc participé à l'écriture/adaptation de la série, Beau Willimon, le scénariste du film « Les marches du pouvoir » qui est d'une certaine manière le stagiaire de Michael Dobbs...

House Of Cards : 1 point - Un auteur qui vient du sérail
Michael Dobbs est né en Angleterre et formé aux États-unis, il a été journaliste au Boston Globe, puis est rentré dans l'équipe de Margaret Thatcher de 1977 à 1986, où, à mon avis, il puise toute sa créativité.. C'est donc un auteur conservateur qui met en scène un démocrate.. (!) 
House of Cards est inspiré du livre éponyme de Michael Dobbs et a déjà été tourné en Angleterre en 1990 sous la forme d'une trilogie 1990, 1993 et 1995. Il y a eu également une comédie, Yes Minister en 1980. Les anglais ont été les premiers sur ce sujet. Je pense que la modernisation de la série est très réussie et j'apprécie particulièrement la présence d'une irradiante Robin Wright.


The West Wing :  1 point - Le travail d'équipe
Un travail d'équipe.. Ce speech donne la mesure de ce travail d'équipe dans The west wing, l'écriture de Aaron Sorkin est exceptionnelle certe, mais le talent sans les idées ne mène à rien. Dans ce discours, on ne peut s'empêcher de trouver l'opposé quasi exact de la psychologie de Franck Underwood.



The West Wing 1 point -  La manipulation.
Ce serait soi disant le véritable "deal breaker"  de la série de Netflix, mais un épisode de TWW montre les tirs à plusieurs bandes dont sont capable les "seconds couteaux" de la Maison blanche. Par exemple, Lorsque C.J. suggère une question que la presse devrait poser à l'opposition pour l'obliger à mettre en place une commission d'enquête plus sévère (donc plus ridicule) sur le secret entourant la maladie de Josiah Bartlet. En deux phrases, placées auprès des bonnes personnes, elle finit par obtenir ce qu'elle voulait. Il n'y a pas eu de meurtres, pas de mensonges, pas de menaces. Elle ne fait rien que jouer avec l'ambition des autres. Mieux que  Francis Underwood expliquant que «Le meilleur menteur c'est celui qu'on pense incapable de mentir» C.J. Creeg montre que sans mentir, des résultats peuvent être obtenu. OUI je sais c'est de la fiction, mais cela reste vraisemblable.

The West Wing 1 point - L'humour :
Ah là ! La bataille est gagnée à plate couture par the west wing. Pas un épisode sans un sourire ou un éclat de rire. L'écriture encore de Aaron Sorkin mais aussi des comiques de situation et de l'humour "tarte à la crème". Enfin tous les genres y passent. On pourra reprocher à The West Wing d'être trop doux par rapport à House of Cards, mais il y a-t-il vraiment besoin d'y avoir des morts pour montrer le pragmatique inhumain de la politique ? À mon humble avis, c'est aussi le génie de cette série que de savoir faire rire ses téléspectateurs comme s'ils étaient omniscients.

 

The West Wing 1 point - La politique internationale
Sans rentrer dans les détails, les États-unis sont dans les deux séries en conflit avec de grandes puissances. Dans The West Wing, il y a à chaque fois un traitement spécifique. En ce qui concerne la Chine par exemple, je me souviens de cette scène de leçon de politique qui semble toujours valable aujourd'hui. Dans l'épisode 7 de la 6 ème saison de The West Wing,  C.J. Creeg qui de Porte-parole de la Maison blanche devient Chef de cabinet est confrontée à une situation de crise avec la Chine. Léo Mc Garry écarte rapidement le sujet trop facile de la dictature chinoise pour expliquer en une image le rôle que doit avoir les États-unis vis à vis de Taïwan :



The West Wing 1 point - La qualité des personnages
Passons sur la galerie des principaux personnages de The West Wing, qui pour chacun d'entre eux ont une psychologie complexe, avec des fêlures et des talents. La variéta des personnages est complété grâce à la présence auprès de Aaron Sorkin de l'ancienne porte-parole de Bill Clinton de janvier 1993 à décembre 1994, Dee Dee Myers. Elle et les nombreux consultants que Aaron Sorkin a amené à ses côtés aident à dépeindre des personnages comme Lord Jhon Marbury, Albie Duncan, Joe Quincy, Ainsley Hayes, Amy Gardner,  etc.. à chaque fois des personnages dont les traits sont à la fois précis et fort. J'aime particulièrement la concurrence entre Albie Duncan et Joshua Bartlet car le personnage joué par Martin Sheen se sent affaiblie par un ancien secrétaire d'État particulièrement savant et expérimenté. Une des rares fois où le personnage Joshua Bartlet, prix Nobel d'économie, se sent menacé.

The West Wing 1 point - L'innovation cinématographique au service du jeu des acteurs :
Les walk-and-talk particulièrement puissants sont met en relief la dramaturgie et un phrasé qui est propre à Aaron Sorkin et qui donne ce rythme si particulier. Une marque de fabrique.


Ensuite la première saison de The West Wing remporta deux golden Globes, et des acteurs y ont démarrés leur carrière(Allison Janney, Dulé Hill, Elisabeth Moss, Bradley Whitford, Lisa Edelstein ..), d'autres l'ont affirmé : Rob Lowe, Martin Sheen, Matthew Perry... J'en oublie certainement.  Il faut bien avouer qu'il a fallu du temps avant de revoir les comédiens dans d'autres films ou séries. Je crois que l'empreinte de leurs personnages a marqué durablement le paysage audiovisuel américain.

The West Wing 1 point - L'originalité
C'est à mon avis à cela que l'on reconnait le génie dans les œuvres artistiques. En regardant la seconde saison de House of Cards, je ne pouvais m'empêcher de relever les similarités avec la série politique du début des années 2000. Même si les sujets sont un plus personnels, on voit que soit les auteurs n'ont pas fait leur devoirs, ils ne peuvent pas s'empêcher de s'inspirer des références, ce qui montre un singulier manque d'originalité.

The West Wing 1 point - La vision des journalistes
Dans The West Wing, le mélange des genres atteint  un tel niveau que ça en devient très inquiétant. La relation qu'entretient C.J. Creeg avec le journaliste du Washington Post, Danny Concannon montre toute la complexité humaine et les tensions qui apparaissent entre ses travailleurs de l'ombre. La relation entre Frank Underwood et Zoé Barnes nourrie une ambition bien à l'opposé d'une vision tout à la fois fleur bleue et professionnelle de celle qui se situe "à la maison blanche".

The West Wing = House of Cards : Le couple.
Les couples dans les deux séries, sont certes très différents, mais existent et respirent de la même manière. Quand on voit comment se comportent le président actuel et le précédent, on se demande si finalement la France n'est pas en avance sur les américains sur ce coup-là. À l'opposé des gaulois, donc, la solidité et la stabilité des couples politiques dans ces séries reposent sur un pacte exemplaire, à la limite du crédible. De la plus belle des manières, ces deux séries mettent joliment en forme une belle collaboration.

The West Wing = House of Cards : Le féminisme.
Je ne vais pas trop rentrer dans les détails concernant House of Cards, mais le courage des Femmes qui se battent pour un traitement équitable est mis en avant dans les deux séries, que cela soit sur l'avortement ou bien les violences. Franchement, si ce sujet était aussi bien traité dans d'autres séries, sans doute qu'il n'y aurait plus besoin d'en parler.

#update :

Conclusion :
The West Wing bat à plate couture House of Cards. Dieu sait que je vénère Kevin Spacey et que pour moi David Fincher est le réalisateur le plus doué de sa génération.  Mais l'écriture ne s'envole pas, elle manque de souffle. J'aime The West Wing parce que les héros échouent et que de temps en temps ils réussissent. Parfois même, ils pensent être les artisans des victoires, mais la plupart du temps ils ne le sont pas. C'est d'ailleurs un des reproches que fait Dee Dee Myers à la série : «On a l'impression que les décisions se prennent avec 5 personnes dans le salon oval, alors que les décisions se prennent à cinq millions.» 

Aujourd'hui encore, je ne me lasse pas de regarder les épisodes, chaque mots, chaque gestes sont pour moi de la pure poésie. Et ça pourtant près de dix années nous sépare du dernier épisode de la série. Pour ne pas finir sur une apologie, voici les tics d'écritures de Aaron Sorkin à travers les films et les séries qu'il a écrit : The Newsroom, The Social Network, The West Wing, Des hommes d'honneur, Sports Night, Studio 60 on the Sunday Night et Le président et Miss Wade.


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Pour sauvez les Banks dites Supercalifragilisticexpialidocious

5.1.14 mis en ligne par Fred
P.L. Travers est l'auteure de contes pour enfants dont la série des Marry poppins
Investissez Investissez ... qu'il disait. Voilà l'immobilier commence à stagner et ceux qui achète désormais peuvent être garanti de perdre de l'argent sur leur investissement dans les cinq prochaines années... Quelle mises seront perdus et à quels type de personnages les donnons nous ? Des gens, eux-même dans des cages...
On parle bien de «Saving mr Banks», patientez ;)
«Il existe toute sortes de cage, de toute les formes, dans la forme de banques avec de la moquette et tout.» Bert ( Marry Poppins, 1964)

On ne peut pas feindre de découvrir que les banquiers ont la même vie que nous. Que chez eux aussi il y a la peur du chômage, la peur de mal faire, la peur de la remarque acerbe du collègue ou pire du chef. Que les cages du travail sont les mêmes, que l'on soit informaticien, banquiers, boucher ou conducteur d'autobus. Nous sommes tous la même cages, la cages moyennes. D'ailleurs on en est tellement conscient que nous refusons de nous en plaindre. L'injonction qui s'en suit est comme la virgule après un fait : "Tu n'es pas content de ton boulot, changes-en !".  Mais on a tous peur de se retrouver pris entre deux portes. L’équilibre existe dans ce monde. Il suffit juste de se laisser aller et de pousser une porte, ou de savoir l'ouvrir. Juste de se laisser emporter par l'envie de faire autre chose, et laisser aux autres le soin de vous définir : parent, informaticien , boucher, funambule ou rêveur.

Vous avez bien fait de patienter :

C’était mon dernier film de Noël. Saving Mr Banks. Peut-être vous souvenez-vous de ce monsieur... Sur IMDB, c'est l'acteur David Tomlinson qui l'incarnait et dont le visage ne semble être connu que pour ce rôle. 
Un rôle de banquier trahis par ses pairs. 

Le titre américain du film semble être presque un spoil de l'histoire, d'autant que c'est un film de Disney et que la happy end est constitutive de la firme.

Bien sûr ce film ressemble à une opération marketing, bien sûr.  Elle fait revivre une marque, relance la légende de Walt Disney. Ce magnat de l'entertainment qui a été dépassé par Steve Jobs dans l'imaginaire des enfants et des adultes. Alors pour reprendre le dessus, on le voit incarné par un des acteurs les plus appréciés d'Hollywood et du box office : Tom Hanks. Je crois même que c'est la première fois que le créateur de Mickey Mouse a droit à une telle mise en avant.

Dans Marry Poppins, bien sûr, l'honneur ( des banques ) est sauf puisque dans un élan de générosité, Mr Banks est réembauché. 

Tout va bien dans le meilleur des mondes. 1961, dans la fabrique du rêve américain : Los Angeles. Les américains découvre la modernité et la climatisation dans les voitures. L'investissement des américains déborde sur tous les continents et son modèle avec. Le kitch et l'étalement de cette gentillesse tuerait un parisien normalement constitué. Le spectateur est mis à la place de Pamela Lyndon Travers, jouée par Emma Thompson, que l'on se doit d'appeler Misses Travers. Elle est l'auteure revêche mais au bord de la banqueroute du livre pour la jeunesse Marry Poppins. Après, 20 années de refus de laisser à Disney les droits d'auteur de son livre, elle est notre point de départ. C'est à dire : le rejet de l'impériale Amérique avec toute la condescendance que la royale Britannie peut avoir pour son ancienne colonie. La mission si vous la suivez, consistera à progressivement vous convertir. #OpérationMarketing, je vous dis.

Perso, j'ai lâché ma petite larme à la fin.
Tiens, j'ai trouvé une autre version de la naissance de Marry Poppins :

allez cadeau :
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RUN RUN

17.7.13 mis en ligne par Fred

J'ai découvert une nouvelle et superbe série anglaise. Je n'ai pourtant jamais accroché aux séries anglaises. Et j'entends d'ici les les fans de « the Office » et de « Skins » crier à l'outrage. Oui, j'ai essayé de regarder ces séries anglaises, versions originales de leur copie américaine. Mais, non, toujours pas. Il y a bien « IT Crowd », mais l'humour  anglais ne fait plus, chez moi, mouche. Oui, je sais, je vais sans aucun doute mourir en Enfer, mais je serai mort, donc, bon... Je reste un indécrottable fan de « The Big Bang Theory ». Pour les fans des nouvelles technologies, il y a également «Black Mirror». Très créatif. Mais son inspiration, les effets négatifs de la révolution numérique, m'a vite agacé.

Après il y a « Luther ».. Oui certes. C'est pas mal (le dernier s3e03", en particulier). Mais pas assez pour mériter d'être dans mes colonnes.

Et puis, et puis... Il y a RUN.

Là, je regarde, et tout s'arrête. D'abord le plan séquence du début, sur un dos qui prend les deux tiers de l'écran. C'est anglais ? C'est américain ? C'est d'abord un luxe de réalisation pour filmer le réel banal d'une femme. Elle a des cernes, des cernes profondes, elle est mal maquillée,  prends douze bières dans une épicerie éclairée de la lumière blafarde des néons et une première réplique qui donne l'ambiance :
"-C'est pour une fête - Non, c'est pour dîner"


Ça y est... Je ne suis pas conscient que je vais regarder tout l'épisode, mais au fond la décision est prise. Et je ne loupe rien, jusqu'à la scène finale, aussi extraordinaire que la la scène inaugurale. Le visage de la femme est au premier plan, pendant que derrière, floutée, sa vie s'effondre sur une bande son mélancolique. Après le générique, on comprend avec le teaser du deuxième épisode, que ce n'est pas terminé, que nous ne sommes pas au bout de la ronde des surprises...

Et un petit clin d'œil de fin (les connaisseurs apprécieront) : 

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«Under the dome» ou le kiff dans un aquarium

25.6.13 mis en ligne par Fred

Voilà l'été ! Voilà l'été ! Que c'est bon de ne pas être en vacance ! L'été, aux US, les télévisions américaines font des tests.  Ils essayent des concepts, des trucs auxquels personnes n'a jamais pensé...
Et je vais pas vous gâcher le délire qu'est cette série en spoilant quoi que ce soit...
Si vous avez cliqué sur les autres liens dans Google. Alors là ben c'est foutu, on va vous dire de quel livre de Stephen King c'est inspiré. On va vous raconter la trâme... Nan ! moi je ne racontes rien ! Ce que je sais, c'est que j'ai vu le premier épisode et j'ai grave hâte de de voir les douze autres, voilà !
Ce que vous pouvez savoir.  C'est que ça va vous rappeler 2000 shows américains déjà vus. Une petite ville américaine, des familles plus ou moins en crise, des couples de teenagers, un Shériff, quelques Ranchs voilà la bourgade de Chester's Mill.

Puis il y a un truc ÉNORME qui arrive.

Perso, j'ai le plaisir de retrouver Rachelle Lefevre, que j'avais découvert dans la torride série Swingtown. D'autres l'auront découvert dans Twilight. Vous y retrouverez d'autres comédiens bien connu de nos écrans d'ordinateurs..
voilà , j'ai rien d'autre à dire : Enjoy !

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Crossing Lines : quand la série française franchit l'Atlantique

24.6.13 mis en ligne par Fred

À première vue c’est assez étrange. Il y a un logo NBC, tout le monde parle en anglais et on voit apparaitre Marc Lavoine (Louis Daniel). Non, il ne va pas chanter «c’est le parking des anges» mais dés le départ il a le regard révolver. C’est un flic.  Il dirige une équipe de spécialistes européens. Une sorte d’agence tout risques dirigées de Bruxelles. Le big boss est un cador de la série tv américaine : Donald Sutherland (Dirty sexy money, Space Cowboys, Sur le chemin de la guerre). Mais la trame tourne autour d’une sorte de dr House de l’enquête crimininelle en a personne de William Fitchner (Prison Break, Contact, Armageddon).



Ce n’est pas la première fois que la France s’essaie à la production de série tourné pour le public US. Mais Je crois que c’est la plus belle réussite. On laissera de côté “le transporteur” produit par la boite de Luc Besson, qui n’a pas fait long feu sur les écrans des foyers américains. Ce qui devait géner à l’époque était surement l’accent français à couper au couteau.

Le couteau, c’est l’arme favorite de ce tueur, qui, avec une excessive méchanceté, satisfait sa psychose  meurtrière.  Le premier épisode trépident alterne action, drame psychologique et un brin de drame romantique. Les actrices ne font pas banquettes et sont de jolies character. Les mecs sont mince, beau, en abdos glacés. Tout est bien dans le meilleur des mondes, la série a de beaux atouts.

J'attends avec impatience le prochain épisode. Le lancement est très propre, très léchés. peut-être trop. ça manque un peu de folie.C'est pourtant le personnage de William Fitchner qui rend l'histoire dangereuse, avec ses ..... #nospoils ... à voir donc :)
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[Brùjula] La cámara oscura

27.4.13 mis en ligne par Fred
Brujùla est une nouvelle auteure que ne manquera pas de donner une saveur espagnole à cet écrin qu'est le site de la blugture. Je suis profondément heureux de l'accueillir parmi nous.

La bande annonce de ce très beau film argentin ne lui fait pas honneur. Le titre fait allusion à la chambre noire du photographe qui va révèler Gertrudis, le personnage principal, à elle-même, qui va réveiller la sensualité de cette femme mûre, "laide au pré dormant".

Gertrudis est le troisième enfant d'un couple d'immigrants juifs en Argentine. Sa mère accouche sur la passerelle du bateau, ce qui lui ôte d'emblée la possibilité d'être argentine. De surplus elle est très déçue d'avoir une petite fille, n'avait pas choisi de prénom pour cette éventualité, elle vit cette naissance comme un malheur... C'est donc l'officier d'état-civil argentin qui choisit le prénom de ce bébé "très laid" d'après un de ses frères...
Ce début improbable, difficile, donne d'emblée le ton de la vie de Gertrudis. Laide, invisible, pas désirée, elle passe de longues heures au cabinet d'aisance en rêvant devant des contes d'enfants, fait tapisserie au bal...
Un riche agriculteur du coin en fait son épouse après avoir été abandonné par la précédente, qui était très belle!

Nous retrouvons Gertrudis et sa famille 20 ans plus tard. Elle a accompli à la perfection son devoir d'épouse, mère, maîtresse de maison... Mais elle garde son jardin secret, les livres, la poésie, l'émerveillement devant la beauté de la nature, les mystères de l'univers... Elle aime s'entourer de beauté, prend soin méticuleusement de son intérieur, de ses fleurs, fait des bouquets avec des mouvements minutieux.

C'est son mari qui va embaucher le photographe français ambulant qui va la sortir de cette torpeur...
Pas de suspense, puisque la première image du film est celle du fils aîné de Gertrudis la cherchant au petit matin, devant une table et une cuisine qui n'ont pas été rangées....

Cette histoire qui peut paraître banale, ou classique, est racontée doucement, avec de très belles images, un rythme tranquille, sans images superflues. Se mêlent au film quelques séquences d'animation surréalistes qui renforcent cette sensation de rêve éveillé, d'attente, d'irréalité.

Tout dans ce film est soigné. La propriété où vit Gertrudis, sa maison, ses enfants, tout est beau autour d'elle.

Les personnages sont bien campés, l'actrice qui joue Gertrudis a un physique difficile mais en joue à merveille (elle n'est pas sans rappeler la "beauté cubiste" ("belleza picassiana") de Rosy de Palma (une des actrices fétiche de Almodóvar).
Le photographe a un visage extrêmement mobile, expressif, empreint d'une bienveillance et d'une douceur qui attirent le regard, on a envie de continuer à le voir parler, penser, sentir...
Il y a une scène particulièrement sensuelle, où le photographe caresse l'image projetée à travers la fente d'un volet de Gertrudis tirant l'eau du puits. On ne peut pas imaginer d'image aussi chaste et aussi torride en même temps!

La cámara oscura est un de ces films qui nous laissent sourire aux lèvres, émus, émoustillés....



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Movie 43 ( My Movie Project ) #OMFG

27.4.13 mis en ligne par Fred

Je ne devrais pas écrire ce billet. Je vais donner envie de voir un film qui ne sort  que le 13 Juin... Une éternité.

Et pourtant - La dernière fois, c'était "Bad Trip". Là je n'ai pas été prévenu non plus. Et j'ai ri, mieux je me suis marré. Ça fait bien bien bien longtemps que je ne me suis pas marré comme ça... Dieu que ça fait du bien. De ce bon rire qui nettoie les pores de la peau. De ce rire adolescent et incandescent tant on se sent honteux. Un rire, avec une intensité que l'on a que tous les dix ans.  Un rire qui mêle la gène à l'effarement. Et qui fait crier au génie !

JE VOUS SUPPLIE DE NE PAS REGARDER LES BANDES ANNONCES

Je sais, c'est juste impossible de ne pas suivre le courant, et forcément quand on va vous en parler, vous n'allez pas pouvoir résister à cette envie. Mais faîtes cette expérience unique de découvrir un film sans rien en savoir. En vous demandant à chaque instant "mais qu'est-ce que ce truc ? ".. Et "c'est qui ces acteurs que personne ne connait ?"

Du lourd - Il y a des stars dans ce film, je veux dire des acteurs qui ont fait plus d'une fois exploser le box-office. Genre plus que Sandra Bullock (et pourtant je l'adore). 

Le ton général vous fera oublier les 11 commandements de feu Michaël Young... Parce que ce sont des histoires écrites... Pas des copains chargés à la bière qui ne prennent pas la peine de coucher des blagues d'ivrognes sur le papier.  On y trouve les deux : de la blague de cuite qui aurait été retravaillée au propre, scénarisée voire aggravée. 

Ce film est en train de faire un gros gros carton sur certains réseaux. Il n'y a pas de hasards, les gens aujourd'hui votent avec leur "Seed".

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RueStick 2012 à Puteaux

19.9.12 mis en ligne par Unknown
La blugture reprend vie grâce au Street Art, et c'est par un hasard heureux que j'ai rencontré ce nouvel auteur : Jean-Philippe. Il est une découverte mystérieuse faite à mon école de journalisme. Son écriture, belle et très fine, avait sa place dans la blugture. J'en suis profondément heureux. 



L’art de rue descend des murs et va à la rencontre du public. En toute simplicité et toute proximité. “Deux jours, soixante artistes, accès libre” dit le programme du festival.

Libre de déambuler d’un site à l’autre. Libre de laisser libre cours à sa joie et à son envie de rencontrer, de discuter et de comprendre pourquoi l’art urbain nous touche ou nous interpelle. Libre enfin de discuter avec ceux qui le font vivre et  évoluer sans cesse.

Car rien dans l’attitude des street artistes ne trahit une quelconque suffisance ou un mépris distant. Ils sourient tout en collant, lightant, bombant et customisant les matériaux mis à leur disposition. Le public n’est pas en reste puisqu’un cube leur est dédié. Il suffit d’un bâton de craie et le mur d’expression libre se couvre de tags et gribouillages de toutes formes et couleurs. Les enfants piaffent. Les sourires claquent. Les yeux pétillent.

C’est si simple.

Oui, on est libre d’aller et venir dans tout le centre-ville de Puteaux, depuis la gare à l’esplanade de l’hôtel-de-ville, du palais de la culture au mur libre de la rue de la République.


La magie opère, fragile et invocatrice. L’oeil distingue ce qui s’élabore devant lui. L’énergie d’un trait, le gras d’une couleur projetée se transforme toujours en autre chose. Jamais ça ne devient ce que à quoi on s’attend. 



Le temps de l’échange est partagé. Chacun explique à l’autre la raison de son action, de son dessein. Il faut expliquer pour être, parfois, accepter. RueStick autorise la rencontre et la confrontation. On parle pour être compris. On parle pour tenter de saisir.

L’art urbain n’a de raison d’être que par l’enjolivement de l’espace public grâce à la création artistique. C’est l’interprétation personnelle qui se met au service d’un environnement affreusement anonyme. On ne s’arrête pas en ville, on passe. L’art urbain propose cette pause salutaire et bienveillante qui s’adresse à nos imaginaires et nos mondes intérieurs. Il ne revendique que l’arrêt sur image. Rien d’autre. Il parle à nos émotions et les titille le temps d’un regard, d’un coup d’oeil. Il laisse une empreinte. Il dessine une trace. Il marque.






RueStick, c’est le point de rencontre entre des faiseurs de rêves et des poètes de rue, des saltimbanques de la couleur et de la rime urbaine. Le public attend d’être surpris et se surprend à aimer ça.


Jean-Philippe Trigla
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SOPA POSSIBLE !!

18.1.12 mis en ligne par Fred


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"La curiosité d'avoir peur existe." V. Hugo

17.12.11 mis en ligne par Fred
Julien Tatham, un nouvel auteur de la blugture qu'il m'est assez facile de présenter. Ses oeuvres parlent avec le coeur, les sentiments sont au bout du pinceau,  de la caméra, dans les chorégraphies et les images... Et c'est pourquoi, franchement, ce billet sur Godard est le plus beau cadeau possible pour ces fêtes. Merci à ce bel être humain. Merci.


Il y a quelques mois déjà, j'ai eu la chance de recevoir le coffret de Godard  par la Gaumont.
C'était un réel plaisir. Ça l'était d'autant plus que je n'étais pas sûre de le recevoir et quelques semaines se sont écoulées quand j'ai reçu un avis de la poste pour me dire que j'avais un colis à aller chercher, j'y suis allé sans savoir ce qui m'attendait quand j'ai ouvert, c'était déjà Noël…

Et dans ce coffret, il y avait un de mes films préférés de cet auteur : "JLG/JLG - Autoportrait de décembre".



Suite à des discussions (toujours aussi passionnantes) avec Fred2baro, il m'a demandé d'écrire sur Godard. J'ai aussitôt accepté avec grand plaisir. D'abord car j'aime ce réalisateur et que lorsque l'on fait de l'image on ne peut pas l'ignorer, même si certains peuvent le détester. Puis parce qu'on se dit qu'écrire sur Godard c'est un réel exercice, écrire "sur" Godard, c'est assez délicat. Pourquoi délicat ? Étrange idée… Et bien parce que je pense que l'on nous bourre le crâne de prétentions. Parce que Godard fait peur en général, parce qu'on se dit aussi qu'il faut être intelligent pour apprécier Godard. Oui… c'est vraiment faux de croire cela, pourtant c'est souvent ce que l'on se pousse à penser.

Pour ma part, je ne suis pas intelligent (j'avoue je lis très peu) et entre nous, je n'ai pas vraiment peur de cet artiste. Peur de quoi d'ailleurs ? Pourquoi avoir peur, c'est tellement à la mode. Je pense que l'idée c'est que l'on a peur de mal interpréter, peur de ne pas avoir les références, peur de ne pas comprendre et passer pour un c.. mais bon, pour ma part, cette ignorance me rassure et m'excite.

J'ai eu la chance de suivre des études de cinéma avec des théoriciens et historiens talentueux qui m'ont apportés de bonnes connaissances dans l'histoire du cinéma mais surtout qui m'ont permis de voir autrement ou un peu plus à travers je dirai. Cependant, en tant que praticien, la théorie m'a, un temps, un peu figée. J'en étais toujours à vouloir justifier ce que je comptais filmer, y réfléchir, penser à citer, voir si je ne faisais pas quelque chose "d'interdit"… C'était stupide mais je pense que c'était un manque de confiance et surtout une façon involontaire de vouloir se comparer aux grands auteurs. Finalement, aujourd'hui ce que je retiens de cette période (en dehors des connaissances utiles) c'est que pendant que je me triturais les neurones et bien j'ai peu produit (oui, ce mot là aussi fait peur… cool).
A trop se demander, on ne fait plus et je pense qu'à trop réfléchir et tenter de décortiquer Godard en tant que spectateur, on n'apprécie plus. Il faut pourtant se laisser aller, c'est là le bonheur. Godard est un artiste riche, explosif, créatif. Chacun de ses films est toujours un plaisir, oui un plaisir. La narration est la sienne, son histoire peut être montage, mais c'est avant tout à chaque fois une œuvre singulière qui nous est proposée. Oui, une œuvre originale, qui a sa propre origine, qui suit un parcours singulier, le sien, celui d'un artiste qui avance, revient, dépasse, un artiste qui n'est pas figé.



J'ai appris aussi à lire Godard, non, ce n'est pas le bon mot… ce n'est pas lire, je dirai plutôt que j'ai appris à accepter ma façon de voir Godard, en appelant mon expérience sans validité extérieure, en faisant confiance à mon émotion et mon instinct. Un film de Godard, c'est comme être face à une toile. On est face à elle, avec elle puis on reçoit ou pas. On est en échos d'un sujet, d'un message, d'une émotion. Pas besoin de savoir pour voir. Godard travaille comme un peintre je trouve, il colle, copie des citations, des images, il compose, il ne reste plus qu'à en apprécier la symphonie et aller plus loin dans le message, mais on peut s'arrêter aussi à la musique. Ce qui effraie c'est de ne pas avoir de références, on est inquiet de ne pas suivre, mais pourtant, c'est agréable la déroute, cela fait naître des regards personnels par une création elle aussi personnelle, dont on ne dépend pas et dont on n'en connaît pas obligatoirement les rouages.
Projeter, recevoir oui. C'est lui (… de mémoire de mes cours de ciné) qui disait qu'au cinéma il faut lever son visage car l'image projetée est en hauteur alors que devant la télévision on abaisse ses yeux ou au mieux on est à la même hauteur. Je trouve cette idée fascinante. Alors après on peut se vexer si on consomme le petit écran, mais pourquoi s'emporter, ouvrons les sens aux avis contraires, aux bouleversements c'est ainsi que sa pensée s'aiguise, c'est par et avec les autres.
L'art est un regard sur le monde, un point de vue alors la déroute est vraiment importante pour éviter de voir grâce à des paraphrases plates de ce que l'on sait déjà.

En fait Mister Godard, je l'apprécie comme Mister Lynch. Il y a des échos dans la façon de voir leurs films, il suffit juste de se laisser faire, de lâcher prise et d'accepter de prendre la main du créateur, quitte à ce qu'il nous perde en cours de route et nous laisse seul dans son labyrinthe.



Et puis Godard, ce n'est pas que du cinéma, c'est de la peinture, de la littérature, de l'art vidéo, de la musique… Au prix où sont les places de cinéma, c'est tellement agréable de voir plusieurs arts en même temps.



J'ai par exemple le CD de la bande son de Nouvelle vague et c'est passionnant de l'écouter chez moi en faisant autre chose, on est plongé dans un autre espace sonore de fiction. Ca change le lieu physique et mental.



Après on n'est pas obligé de tout partager, d'être en accord avec tout, que ce soit avec l'artiste ou l’œuvre. Je suis d'accord avec Godard qui aide un gars qui se fait chopper en téléchargeant et sa position sur la propriété intellectuelle , je le suis moins quand il dit qu'on ne peut pas être avec une femme qui n'a pas les mêmes goûts cinématographiques, car au contraire on se nourrit de la différence.

Il faut arrêter d'avoir peur, ce n'est jamais très productif.
Et puis en tant qu'artiste, Godard inspire.


Lee Ranaldo (Sonic Youth) sur Jean-Luc Godard, 'One Plus One' et les Rolling Stones
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