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[Baci]L'Affaire d'un Printemps

8.9.10 mis en ligne par Baci
La Commune.

Cette période si connue du français moyen, donc de moi. Non je déconne, la Commune, cette courte période du 19ème siècle que 3 prof d'histoires enseignent encore et dont j'ai vaguement entendu parler à la télé mais jamais en classe. Pourtant, c'est un moment hyper fort de notre histoire, celui d'une mini guerre civile.

C'est tout pile pendant ces temps hyper troublés que se joue la pièce dont je voudrais vous parler aujourd'hui.

C'est au printemps 1871, donc, à Paris, en pleine Commune, qu'un policier est chargé de retrouver une jeune femme qui a disparu. A première vue, étant donné la situation insurrectionnelle en cours, c'est le type d'enquête qui devrait pourtant être retardé sine die. Mais non, la disparition de cette fille de bourgeois va occuper l'opiniâtre policier jusqu'à la résolution du mystère alors qu'autour, Paris est à feu et à sang, opposant les militaires de l'Etat exilé à Versailles avec les parisiens sur les barricades.

Et c'est là pour moi l'inspiration géniale des deux auteurs. On ne va pas subir une lourde description historique, on va suivre une enquête. Et s'accrocher jusqu'au bout des 2h30 de spectacle (oui, -et c'est le seul point qui pourrait rebuter- c'est un peu long. Mais pour être sincère, à part un monologue vers la fin, je n'ai pas eu la sensation que c'était long) à la trame de cette histoire, pendant que mine de rien, au fil des rencontres ou des rebondissements de l'affaire, on nous raconte la Commune.

Les personnages sont pour certains très attachants, pour d'autres drôles ou encore méprisables. Les liens entre eux tous fonctionnent parfaitement. Et l'histoire aussi, j'avais vraiment envie de comprendre la clef du mystère. En plus, il y a du monde sur scène, l'effet du soulèvement populaire est d'autant mieux rendu par la foule de personnages qu'on croise.

Si vous avez vous aussi envie de passer un chouette moment de théâtre dont on sort avec des connaissances en plus sur l'histoire, que vous aimez les enquêtes, les pièces en costumes et le théâtre, prenez vos places ! Ils sont de retour du 14 au 19 septembre au théâtre de Ménilmontant.



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[Baci] Fortune, une tuerie qui déchire grave

13.4.10 mis en ligne par Baci

C’est un de ces blind concerts dont mes amis ont le secret. Ils s’enthousiasment pour un groupe et m’entraînent avec eux pour les découvrir sur scène. Étant très curieuse de nature, je dis généralement banco même quand je n’ai jamais entendu une seule chanson. Juste pour le plaisir de tenter l’expérience.

C’est un blind concert qui tombe un soir de non-disponibilité complète. Quelques minutes avant que ça ne commence, je ravalais au sens littéral des larmes. J’étais sur le quai du métro, en grande conversation sur moi-même. J’encaissais sans broncher mes 4 vérités vues par la personne qui m’accompagnait, parce que ce n’était pas vraiment le moment de pleurer.

C’est un blind concert dans une salle qui ne me plaît pas du tout, précédé d’une première partie improbable et entourée de conversations dans lesquelles je me sens un peu comme une pièce rapportée. La copine de… à la présence de laquelle on s’habitue.

C’est un blind concert absolument terrifique et génialesque.

Fortune arrive sans un mot, des garçons hyper assortis physiquement alors qu’ils sont individuellement très différents : celui avec des lunettes, celui en T-shirt, celui aux cheveux longs, celui à l’air sérieux, celui qui se dandine, celui qui ouvre sa chemise de chaud, celui avec un petit pull près du corps, celui a l’air un peu brouillon… (non ils ne sont pas 15...) Tous s’amalgament parfaitement.
Donc déjà, une vraie sensation d’avoir un groupe en face de soi et non pas des personnages mal assemblés. Et j’adore ça, l’impression d’une entité pensante et musicienne en osmose.

Ces considérations visuelles paraissent bizarres mais pour moi, c’est important. Pas autant que la musique mais quand même. Et parlons-en de la musique.

Autour de moi, on tentait de faire des comparaisons : « ce serait un mélange de truc et bidule mâtiné d’un peu de machin. » En fait c’est juste Fortune. Enfin, « juste »… Fortune c’est le tour de force de faire une musique hyper accessible mais qu’on sent très travaillée, même quand comme moi, on n’a pas de notion technique ni de vraie culture.
Les changements de rythme, l’utilisation de l’ordinateur en même temps que la batterie ou la guitare, tout se perçoit, le moindre détail se remarque pour aussitôt s’oublier dans le bonheur d’entendre l’œuvre finie. C’est beau ET fun.

J’ai dansé sur tous les morceaux, tous. Franchement, j’étais inquiète vu mon état d’esprit en arrivant et pourtant, tour de force inouï, je n’ai pensé à rien tout le temps de leur prestation. Fortune m’a vraiment embarquée dans une parenthèse. J’en suis ressortie un peu sonnée, un grand sourire aux lèvres et un peu lavée des préoccupations d’avant, avec la sensation excitante d’être parmi les happy few qui connaissaient cette nouvelle perle.

C’était tellement bien qu’en rentrant j’ai été écouter un peu de Fortune sur Internet. C’était différent de l’ambiance sur scène mais ça tient carrément trop la route. Et la magie avait vraiment opéré, j’avais déjà retenu la mélodie de 2 ou 3 chansons grâce à une seule écoute en concert.

Fortune, vraiment, faut y aller, faut acheter, faut écouter.

Sur leur myspace par exemple !



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[Baci] Monstres invisibles

12.4.10 mis en ligne par Baci


Shannon était mannequin. Etait parce qu'elle est défigurée à vie. On lui a tiré dessus alors qu'elle conduisait et toute une partie de son visage a volé en éclats. Alors qu'elle est convalescente, elle rencontre Brandy Alexander, flamboyante transsexuelle qui décide qu'on ne doit pas se morfondre dans un hôpital et entraîne Shannon sur la route.
Ce n'est même pas le début, juste une vague description des personnages principaux mais je ne peux rien vous dire de plus, je tuerais tout le suspens. Parce qu'il y en a, pas façon roman d'enquête mais façon « Mais il veut nous emmener vers quoi, Chuck Palahniuk ? »

Mon premier Chuck. Le grand, l'unique, celui à qui l'on doit Fight Club par exemple. Surprise a posteriori, Monstres Invisibles est le premier roman que le sieur Palahniuk ait tenté de faire publier. Impossible de qualifier cette œuvre composite, originale et déjantée. J'ai tenté de me faire aider par wikipedia et appris que ce style de roman s'appelait de l'anticipation sociale. (Un croisement entre polar et SF a priori) En fait, avec mes mots, je dirais que c'est un roman, sombre, un peu science mais très fiction, qui serait assez lent en apparence mais en fait hyper dense.


J'ai été happée par cette histoire immédiatement. C'est tellement inattendu et délirant que je me suis sentie comme secouée dès l'entrée en matière. Alors je me suis laissé faire, sous le charme, incapable de laisser tomber la lecture. Il y avait un sentiment de fascination hypnotique devant l'assemblage de personnages et le puzzle de situations à faire s'imbriquer. L'histoire remonte de façon anarchique mais pas aléatoire une ligne temporelle qui permet de découvrir le pourquoi de tout cet apparent chaos. Mais pas trop vite les explications, en laissant juste assez de temps pour s'imprégner des nouvelles données et les mettre en perspective. Extravagante et délirante perspective.

Et puis cerise sur le gateau, j'ai trouvé que c'était souvent drôle parce que tellement féroce. La description de certains comportements politiquement corrects, les absurdités auxquelles conduit l'obsession de l'apparence, certaines anecdotes tout simplement.

C'est donc une grande gifle pas seulement littéraire que ce livre m'a envoyée. Et je ne crois pas qu'il plaira à tous -parce qu'il est violent visuellement et émotionnellement. Parce qu'il a l'air bordélique et aussi peut-être parce que l'outrance peut déranger- mais je crois qu'il faut au moins tenter.



Give me tolerance. Flash. Give me understanding. Flash.


If I can't be beautiful, I want to be invisible.


Don't do what you want. Do what you don't want. Do what you're trained not to want. Do the things that scare you the most.

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L’illusion conjugale

13.12.09 mis en ligne par Baci

Jeanne et Maxime sont mariés depuis un moment et toujours amoureux. Jeanne a toujours soupçonné Maxime d’être resté un coureur. L’heure des aveux aurait-elle sonné ?

Le théâtre pour commencer est un petit bonbon. Caché au fond d’une cour, assez petit, il me semble délicieux.

Une fois installées, pas le temps d’un soupir, ça commence déjà, on était très juste. Quelques regards complices pendant la pièce, un ou deux chuchotements discrets sur nos voisins ou la robe d’Isabelle Gélinas, pas plus. Nous regardons attentivement.

La pièce part très fort, un couple apparemment marié depuis un petit moment discute calmement de leurs aventures extra-conjugales respectives. Ou plutôt, Madame cuisine Monsieur. Elle sait qu’il a eu des maîtresses, elle veut savoir combien. Ok répond-il, mais alors je veux savoir pour toi.

Un accord semble passé. Maxime commence et annonce 12 femmes. Il insiste pour que Jeanne lui dise à son tour son tableau de chasse : un seul.

Ce n’est pas un vaudeville, il n’y a donc pas d’amant caché sous le canapé, de maîtresse enfermée dans la buanderie, de portes qui claquent, de domestiques dans la confidence. Ca ne va pas à 100 à l’heure au rythme de rebondissements rocambolesques. Mais ce n’est pas pour autant sinistre. Au contraire, j’ai trouvé la pièce plutôt drôle, les acteurs pas mal du tout. Mention spéciale à José Paul dont j’oublie toujours le nom mais qui parvient très bien à faire passer des choses, même en silence. La mise en scène mise justement beaucoup sur les comportements non verbaux des personnages, ça rajoute une dimension visuelle à cette pièce au décor assez vide finalement.

Surtout, j’ai été fascinée par le jeu auquel se livre ce couple. Parfois limite mal à l’aise, je les regardais se porter les coups, avec le sourire. Au bout d’un moment, on ne sait plus très bien qui manipule qui, qui ment, qui souffre, qui a intérêt à faire durer ce petit jeu.

Et toutes ces questions soulevées en filigrane : est-ce qu’un seul amant, c’est plus grave que 12 ? Peut-on continuer à aimer quand on ne fait que mentir ? L’amitié est-elle au-dessus de l’amour ? Vaut-il mieux savoir qui sont les amant(e)s ou rester dans le flou ?

Au Théâtre de l’œuvre à Paris jusqu’au 20 décembre.
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[Baci] J'ai halluciné devant Creature

9.10.09 mis en ligne par Fred


C'était la fin d'une de ces journées bien pourries qui font regretter de s'être levé. J'avais décliné une invitation à dîner chez des amis parce que je savais que je finirais trop tard pour arriver à une heure décente, j'avais passé la ,journée de sale humeur. Alors que je m'apprêtais à éteindre mon ordinateur pour rentrer chez moi faire le légume, on me propose une place pour un concert. Là, maintenant, tout de suite...

Bon allez, oui.


Et me voila donc arrivée au musée des arts forains à Paris pour aller écouter un groupe dont j'ignore tout sauf le nom : Creature. 21h30, ça commence. Creature est sur scène. Première note qui sort des instruments de musique. Ma machoire se déboîte : je reste bouche bée devant le tsunami qui s'avance vers moi. Je m'attendais à tout sauf à cette puissance. (Youtube : Who's Hot or Not)

Pour une découverte c'est une découverte. La musique déménage, ils sont hyper investis dans leur concert, très complices aussi. Ils ont l'air assez jeune et pourtant, c'est pas la kermesse ici, c'est super pro.

Le cadre juste superbe ne gâche rien, ils se servent bien des éléments de la scène en forme de colonnes de manège par exemple. Entre deux morceaux, ils nous racontent parfois quelques anecdotes rythmées par leur délicieux accent québécois.



Un vrai concert qui met le sourire, qui fait danser et crier aussi.
Ils sont 4 sur scène : le batteur, la bassiste, le guitariste la qui fait tout mais surtout les claviers. Tout le monde chante mais surtout le guitariste et la touche à tout. Le batteur est définitivement parti dans une dimension parallèle : il joue avec un sourire béat sur le visage, il n'est pas là juste pour nous, il vit son truc à fond. Je le regarde parfois à la limite du fou rire. La bassiste toute lookée communique énormément avec les autres/le public par le regard. Le guitariste fait le beau gosse, saute depuis l'ampli, joue du violon avec sa guitare, nous met en joue avec ses notes, pousse sa voix dans des directions improbables.

On en vient à la déglinguée géniale du lot, la zébulon du groupe.Madame je suis au clavier mais aussi aux percussions et tiens aussi au chant et tant que j'y suis je vais aller danser un peu avec la bassiste et zou sautons partout sur les fly case. Elle a une énergie incroyable.Sur ses bras, il y a ce que je suppose être un pense-bête pour l'ordre des chansons. Sur ses jambes, elle a écrit "I AM A CREATURE" Bon en fait, je pensais soit à ça soit au fait que des créatures ont pris possession de son corps. Je vois pas d'autre explication.

(Youtube : Pop Culture)

Ces 4 Creature ont tout compris à la scène en tout cas. Il m'arrive régulièrement d'aller écouter des gens dont je ne sais rien en concert, jamais jusque-là on ne m'avait embarquée aussi directement dans un trip si jouissif. Aucun temps mort, pas de temps d'adaptation nécessaire, Creature m'a illico déménagé le cerveau. C'était juste terrible.

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[BACI] Là-haut

3.8.09 mis en ligne par Baci

Un vieux monsieur carré est amoureux d'une frêle vieille dame qui le lui rend bien. Ils sont ensemble depuis très longtemps et c'est juste tellement joli de les voir si heureux et complices. Et voila que la frêle vieille dame s'affaiblit puis meurt, laissant le monsieur carré tout seul dans leur très jolie maison peinte de toutes les couleurs. Juste au moment où le vieux monsieur carré avait décidé d'offrir un voyage en Amérique du Sud à la frêle vielle dame : ils rêvaient depuis tout petits d'être des aventuriers, c'était l'occasion, enfin.
Le vieux monsieur reste très triste et passe ses journées seul, ne sachant que faire.

Pas de suspens, le vieux monsieur carré va partir en Amérique du Sud, il ne pourra pas emmener sa femme alors il emmènera leur maison. Dans son voyage, il va rencontrer un petit garçon rond, un chien ovale, un oiseau losange...
Je ne vais pas vous expliquer que ce film serait une parabole de la quête de l'infini, une application d'une théorie kantienne dont je ne sais rien... En fait, à mon sens, il n'y a pas besoin de se réfugier derrière des excuses pompeuses pour aller voir ce film. Il est vraiment bien. Et ça me suffit.
L'histoire n'est pas tout à fait convenue, les personnages très bien croqués, les situations comiques sont bien amenées, il y a un bon équilibre entre les rigolades et le scénario. Pas mal de choses inattendues aussi et pas de leçon de morale trop envahissante.
Ce film est juste un petit bonbon doux, un baiser léger, une poésie pittoresque, une blague carambar nostalgique. Un morceau de bonheur embullé dans une histoire pour enfants pourtant tout à fait enchanteresse pour la grande que je suis parfois.

photos : CC hyku
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[Baci]Under Le Louvre

28.6.09 mis en ligne par Baci
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A l'entrée d'Under Le Louvre, il y a une pyramide arc en ciel qui sert de passage vers le salon, dans une lumière un peu bleuissante. Je sais bien que c'est pensé pour, que des gens sont payés pour... mais j'ai adoré, c'est hyper réussi. Une pyramide du Louvre bis qui te permet d'entrer dans les entrailles de ce lieu chargé de magie...
Alors Under Le Louvre, pour vous donner une vague idée, c'est un peu comme si mon appart' servait de base à la mise en espace d'un salon : y a des havaianas dans un coin, des fringues improbables qu'on tente de recycler coûte que coûte, des dvd, des magazines neufs mais aussi des vieux qu'on a aimés donc on les garde, des colliers à tomber par terre, des playlists de musique piquées aux autres et plein de gens qui ont un lien entre eux mais on ne voit pas tout de suite lequel.
Une sorte de bordel organisé.
Bon, je mens, mon appart' est bien moins hype et intéressant mais c'est très sincèrement comme ça que je l'ai ressenti.
Il y a un programme chargé en tout cas.
- Des conférences : J'ai écouté avec un sincère intérêt des débats sur les vêtements intelligents. On a déjà presque des T-shirts qui expliquent au marathonien qu'il a perdu trop d'eau et doit donc s'hydrater au plus tôt. J'en reste pantoise !
- Des concerts : c'était Mustang quand j'y étais, des gars complètement loufoques mi-Eddy Mitchell / mi-Me First and the Gimme Gimmes / mi-les Forbans (ouais, je sais, je suis nulle en maths)
- Des stands sur lesquels se trouvent des gens fort sympa qui répondent aux questions qu'on pose, de la mode, des geekeries et des info diverses.
- Des séances de cinéma gratuites : MK2 y diffuse des films en continu.
- Des oeuvres d'art : des tableaux, des sculptures, des créations architecturales.
- Des matchs de catch et de la musique (il faudrait que je vous parle plus particulièrement de ça... j'y reviendrai je pense)
Au final si j'additionne : une expo, une conférence, un concert, un combat de catch, une séance de ciné, j'arrive largement au prix de l'entrée de Under Le Louvre. Je ne saurais trop vous conseiller d'aller y trainer vos guêtres en ce dimanche. Sinon lundi, vous ne ferez pas partie des malins qui peuvent se la raconter parce qu'ils savent ce qu'il se passe, sous le Louvre...
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Au théâtre Trévise avec D. et Recrosio

24.6.09 mis en ligne par Baci

En tant que lectrice assidue et de longue date de son blog, je savais tout l’amour et toute la passion qu’Alexiane voue à Monsieur Recrosio qui joue dans "aimer, mûrir et trahir avec la coiffeuse". (le pire c’est que c’est vrai, j’ai même pas besoin de faire semblant. Vous pouvez même me faire passer un QCM…) Du coup j’étais très curieuse de savoir à quoi ressemblait le spectacle. Feignante que je suis, je n’avais pas réellement fait le nécessaire pour y aller. Un soir de juin, je me retrouvai, par la magie de la blogosphère, invitée à assister à ce spectacle : eh oui, merci Alexiane, donc.

Je m’installe, je regarde le décor minimaliste sur scène, j’attends que ça commence. La lumière s’éteint dans la salle et y a une sorte de beau gosse qui est soudain apparu sur scène pour nous raconter sa vision des relations amoureuses. Je ne vais pas vous mentir, les 10 premières minutes, je me suis demandé où il voulait nous emmener. Et puis soudain, sans que je sache très bien où ni comment, j’ai été emportée.

J’ai donc suivi la vie du célibataire, l’ai regardé chercher à séduire cette inconnue, ai écouté l’histoire de ses premiers mois en couple, de ses disputes, de ses doutes.
Ponctuant cette description on ne peut plus familière des relations amoureuses, il y a des petites pépites. A certains moment, je me suis vraiment dit « oh mais quelle bonne idée ! » Les trouvailles sont d’ailleurs autant dans les mots choisis que dans les images utilisées pour décrire certaines situations.
Et puis j'ai trouvé de l’émotion non rigolesque aussi. Je pense tout particulièrement à une scène de dialogue avec un chat qui m’a un peu serré la gorge ou à ceux qui n’étaient pas drôles pour moi juste parce que ce fut un jour mon histoire.
Si vous avez à un moment de votre vie été amoureux, eu envie de « faire une pause », été quitté, eu des doutes sur le meilleur moyen d’embrasser la première fois, passé des vacances en amoureux : vous allez vous voir incarné par un acteur chauve à l’accent suisse.
En fait, cet acteur est un concept. Son site est juste un témoignage délirant de son originalité. Les titres qu'il choisit pour ses spectacles aussi ! Y a d'abord eu "rêver, grandir et coincer des malheureuses" puis "aimer, mûrir et trahir avec la coiffeuse" -celui que j'ai vu. Dans le communiqué de presse vous avez d'ailleurs, pour le plaisir, quelques exemples de ses phrases choc. Et il chante des horreurs sur les filles aussi !

Au final que dire ? Que j’ai passé une chouette soirée (note pour la prochaine fois : manger avant…) avec une chouette jeune femme et que ce spectacle est encore à l’affiche jusqu’à mi-août à Paris, que j’ai cru entendre qu’il montait une tournée pour 2010 et que je veux saluer la trouvaille de ce titre de spectacle génial.
Même si je crois qu’il m’a limite donné envie de rester célibataire…
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[BACI] Naufrages

11.6.09 mis en ligne par Baci

Isaku a neuf ans, il vit au Japon, dans un petit village de pêcheurs, on ne sait ni très bien où ni très bien quand. Son père a vendu sa force de travail contre de l'argent, c'est donc à ce petit garçon, frère aîné, de prendre en charge la place de chef de famille pour aider sa mère. Le village est si pauvre que leur seul espoir pour améliorer le quotidien, c'est qu'un navire transportant des marchandises fasse naufrage. Un village où la vie est aussi cruelle que leur voeu de naufrages.
Ce roman est d'une douceur absolue, le rythme de la vie d'Isaku est très lent puisqu'il n'a qu'une activité : la pêche sur sa petite barque. On pourrait croire que suivre les saisons et les journées de pêche de ces familles japonaises, que regarder grandir Isaku, qu'attendre le retour du père... serait ennuyeux.
Mais pas du tout !
La lenteur et la répétition des saisons m'ont envoutée. J'ai lu comme hypnotisée. J'ai espéré le naufrage pour que tout le monde puisse manger à sa faim. J'ai frissonné quand Isaku devait rester sous la neige pour alimenter le feu pour fabriquer du sel. J'ai eu la gorge serrée en voyant la dureté avec laquelle la mère traitait sa famille.
C'est à la fois une poésie sans fin, un délice d'exotisme et un bonheur visuel. Les couleurs de la montagne qui changent avec l'automne, les techniques de pêche, les poulpes qui sèchent sur des fils devant les maisons, la cérémonie pour demander un naufrage, les repas sur les nattes... Tout est si bien décrit, si bien imagé, que j'avais l'impression de l'avoir vu de mes propres yeux et pas seulement dans mon esprit. Un pur moment de cinématographie et de mots doux.
Ce roman m'a fait l'effet d'un rêve mélancolique et nostalgique. D'une parenthèse irréelle qui laisse comme des traces de souvenirs, dont on ne sait pas bien s'ils sont des morceaux de rêves rémanants ou des événements effacés par le temps.


Naufrages
Akira Yoshimura
Acte Sud
7,50 EUR
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[BACI]Le steak haché de Damoclès

10.6.09 mis en ligne par Baci

Je ne sais pas si ce livre est vraiment autobiographique mais il m'a beaucoup fait penser à moi. Les plaches d'anecdotes sur ce grand dadais de timide et de rêveur, se suivent, nous montrant comment l'enfant qu'il était a façonné et est resté dans l'adulte qu'il est devenu.
Après ce steak haché, Fabcaro a grandi et nous fait partager sa vie d'adulte censé être devenu responsable. Ca s'appelle "Droit dans le mûr" et c'est aussi bien que le premier opus. Là encore, des anecdotes au départ drôles font parfois rebondir sur ses questionnements plus profonds : est-ce que oui ou non il faut une piscine dans le pavillon d'un adulte ?
Bon, je vais commencer par mes commentaires de néophyte de la BD : j'aime beaucoup la façon dont fabcaro fait les nez des personnages. Non non, ce n'est même pas des blagues... Moi qui n'en lis pas si souvent, j'aime aussi le fait que cette BD soit en noir et blanc, ça m'a permis de me focaliser sur l'émotion que j'ai ressentie plutôt que sur les couleurs des planches. Et puis ce trait noir tout fin permet de se perdre dans les détails ou au contraire d'autoriser les yeux à divaguer.
C'est une BD douce amère, tendre, émouvante mais aussi très drôle. J'ai pouffé à voix haute devant certaines anecdotes ce qui, quand j'y pense, arrive très rarement. Nombre des livres que je trouve drôles ne me font pas rire à voix haute mais me font plutôt "grandsourire".
Enfin et surtout, grâce à Fabcaro, j'ai compris l'intérêt d'une BD sur un livre. ENFIN ! Parce qu'en fait, je suis plutôt adepte des livres non graphiques , même s'ils sont très longs. J'avais l'impression qu'ils permettaient mieux de faire passer certaines émotions, certains sentiments indescriptibles. Eh bien non, la force de l'idée graphique dépasse celle des mots parfois. Pour preuve la page 3 de l'épisode "comédien sur verre". J'ai tout de suite compris ce qu'il avait ressenti physiquement et mentalement, ce petit bonhomme, en regardant les dessins de son estomac !
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[BACI] Tellement proches

9.6.09 mis en ligne par Baci

Au départ il y a trois frères et sœurs. Tellement proches.
La sœur gérante de supérette, mariée à un exGO et mère de 2 garçons dont un hyperactif qui accumule les bêtises. Le frère avocat, dont la femme mère au foyer s’occupe de donner la meilleure éducation possible à leurs 2 filles dont la plus grande, encore à la maternelle, joue de la trompette, de la guitare et du piano et chante en allemand dans le texte. La petite dernière vendeuse dans le commerce de la grande, célibataire et un peu perdue.
Et puis il y a aussi le père de l’ex-GO, les copains de thé dansant, la baby-sitter, les clients de l’avocat, l’institutrice, les employés de la grande sœur, le mec de la petite sœur, la mamie qui veut passer le permis…
Ça commence comme une sitcom : une soirée réunissant cette famille tellement proche. Un dîner en famille auquel personne n’a vraiment envie d’assister, des gags visuels, des phrases choc, des situations apocalyptiques qui font que j’ai ri bien fort en découvrant tout ce petit monde.
Quand tout à coup... il y a comme un hic, un os, un grain de sable, un souci… Ça y est, je suis attachée à tout ce petit monde et pile là, ça bascule. Pas dans le n’importe quoi -si vous suivez un peu, vous avez noté qu’on y est déjà- non, juste dans une ambiance différente. Il reste des rires oui, mais pas seulement. Il y a aussi de l’émotion quand même, et l’envie puérile que ça se finisse bien.
Les acteurs sont tout pile parfaits, d’une justesse et d’un à-propos géniaux. Vincent Elbaz est toujours mon amoureux secret, Isabelle Carré pile à sa place dans ce rôle inhabituel, Omar Sy sur le fil ne tombe pas dans la caricature. Mention spéciale à Pierre Bénichou juste génial : drôle et attendrissant dans son rôle de coiffeur chauve et perruqué à la retraite.
Je ne vais pas dire que ce film m’a fait réfléchir sur le sens de la vie bien sûr mais il m’a emportée tout bêtement. J’ai passé un bon moment avec cette famille loufoque, qui ne pourrait pas être la mienne, qui n’est a priori pas très crédible et à laquelle pourtant, le casting a réussi à me faire croire.
On y parle en francs parce que ça se passe dans les années 90, on y revoit les modems qui se connectent en faisant le bruit du téléphone, on découvre d’horribles immeubles cristoliens, bref, j’ai trouvé ce film vraiment drôle (j’ai ri aux éclats plus d’une fois), tendre, tout mimi, émouvant et joyeux.
Ca sort le 17 juin et sincèrement, si vous avez envie d’une chouette comédie française pas obsédée par les clichés générationnels, ben faut y aller.

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[Baci] J'ai essayé Sia

22.5.09 mis en ligne par Baci

Je ne sais pas aller seule à un concert. Impossible. Même quand je ne parle pas forcément à mon voisin.
Et puis je ne suis pas très forte en musique alors je ne suis pas à l'initiative de mes sorties musicales.
Autant dire que c'est très mal parti pour que je sorte...
Heureusement pour moi, je suis très curieuse et mon entourage a l'adorable idée de me proposer des choses.
Dernière en date : le concert de Sia.

Alors elle, c'est le total inconnu : aucune idée de qui il s'agit. A part Breathe, qui est une chanson très très connue me rends-je compte.


La 1ère partie fait un peu peur d'ennui mais heureusement, un mec arrivé de Floride exprès pour voir Sia nous fait rire avec ses anecdotes et ses questions sur les horaires de RER pour Reims. Lumière. Musique. Apparition de sortes de silhouettes fantomatiques et enfantines éclairées à la lumière noire : Buttons à la mise en scène sautillante et hyper originale me fait entrer de plain pied dans l'univers de Sia. Et ça commence très bien.




Pour vous donner une idée...
Elle est beaucoup plus jeune que je ne l'imaginais. Et bien plus foldingue aussi. Elle nous parle entre les chansons, nous explique sa tournée, demande des traductions au 1er rang pour nous parler en français, délire sur sa moustache... Elle est surtout hallucinante de professionalisme, de façon noble. Sa voix est toute éraillée mais capable de puissance à me scotcher sur place. Avant chaque chanson, elle baisse la tête, quand elle la relève, elle nous emporte dans l'émotion qu'elle a choisie. Même quand elle vient de passer 5 minutes à gérer un fou rire.

Il y a les moments où je danse, ceux où je souris, d'autres où j'ai la chair de poule. Comme quand elle commence cette très belle reprise des Pretenders (I go to sleep) ou encore quand elle s'est mise à chanter Soon we'll be found, qu'elle interprête en langage des signes en utilisant ses mains mais aussi son visage et tout son corps. Oui, on peut être très expressif juste avec le corps.
Et surtout, surtout, elle m'a emmenée dans le tunnel magique dont on ne voit pas la fin : celui qui fait penser à l'oubli des moments de lâcher prise. Je m'en suis comme réveillée à certains moments, juste le temps d'une reprise de conscience fugace puis suis repartie. Et ces moments extatiques sont assez rares pour que j'en aie été éblouie.

Pour toutes ces raisons et d'autres que je ne sais pas mettre en mots, merci Sia.
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[Baci] Insectes - Claire Castillon

17.5.09 mis en ligne par Baci

Il s'agit de mon premier livre de Claire Castillon et d'un recueil de nouvelles fascinant. Le thème est la relation mère/fille. Aucune histoire sur les enfants en général, sur les fils, sur les pères. Non, le personnage central de chaque nouvelle est le lien qui unit une mère et sa fille et vice versa.


Le livre est tout petit alors en le commençant, j'ai eu peur d'être frustrée par la brièveté des histoires. Il n'en fut rien, au contraire. Le choc est plus fort parce qu'on entre tout de suite dans le vif du sujet. J'ai pris un concentré d'émotions en pleine face. Ces relations, elles sont violentes, profondes, étonnantes, choquantes, drôles, émouvantes mais rarement douces. Il y a cette jeune fille qui refuse d'admettre que sa mère est très malade, cette maman qui n'a jamais voulu d'enfant, cette ado et sa maman qui sont les meilleures copines du monde...


Pas deux histoires identiques et pourtant, une vraie sensation d'unité entre les nouvelles. J'ai dévoré ces pages, j'ai eu peur, j'ai eu mal, j'ai frissonné, j'ai été secouée... et j'ai pensé à mamaman. Très fort. Me disant qu'au fond, il est peut-être pas si pire, le lien qui nous unit. Probablement qu'elle aurait pu faire mieux et en même temps, ça va, non ? Les mots de Claire Castillon sonnent très juste. J'ai eu du plaisir à les lire et ça fait du bien d'être transportée, happée au coeur d'une histoire qui fait oublier où vous êtes le temps de sa découverte.


Ce livre est une surprise, une forte surprise. Merci à l'archéo qui me l'a offert, je ne suis pas sûre que je l'aurais acheté et je l'aurais bien regretté.

Insectes  de Claire Castillon (Le livre de poche ) - 5€
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[baci]Le Mega Book Crossing à Paris le 23 mai

7.5.09 mis en ligne par Baci
CC joey 7 
Toujours, souvent, il y a un livre dans ma vie. Et comme les lire ne me suffisait, comme en parler est de plus en plus difficile dans cette société collée à ses écrans, je me suis mise à les semer, mes livres. Ça s'appelle du bookcrossing.
Au départ, c'est génial, enthousiasmant, kiffant : laisser ses livres dans l'espoir qu'un autre les trouve, chercher sans cesse à repérer ceux laissés là par d'autres... et puis au bout d'un moment, on se dit que c'est trop solitaire comme plaisir, on veut vivre des émotions en groupe. Alors tous les bookcrosseurs ont eu l'idée de se réunir dans un parc, pendant 2 heures, pour faire une orgie de chasse aux livres. Et c'est tellement joyeux, c'est tellement de bonheur qu'on décide de recommencer et de faire ça une fois par an au moins. Ça s'appelle un MBC ou mégabookcrossing.
Chaque depuis lors, 1 à 2 villes sont le point de ralliement de tous les bookcrosseurs motivés de France et d'ailleurs (Belgique, Allemagne, Nouvelle-Zélande...). Cette année, c'est Paris qui s'y colle. Le 23 mai, de 15 à 17h, les Buttes Chaumont sont le théâtre d'une rencontre livresque d'un genre un peu particulier. Nous allons parcourir le parc et y cacher des livres et j'aimerais que vous veniez tous !
CC ZlatkoGR 
Parce que oui, l'essence du bookcrossing est l'ouverture à l'autre. Il va donc de soi que vous êtes tous invités : vous pourrez peut-être trouver un livre qui vous plaît, oser même discuter avec le joyeux luron qui vient de laisser son bouquin sur un banc ou dans un buisson.

Le bookcrossing, c'est anonyme et gratuit. Il n'est même pas besoin d'être inscrit pour en faire. Il suffit d'aimer les livres et d'avoir envie de les partager avec les autres.
Et si vous passez par là, vous ne serez pas seuls parce que comme chaque fois, des curieux nous demanderont ce qu'il se passe, d'autres plus timides prendront un livre en catimini, certains livres disparaîtront tout simplement dans la nature, des sceptiques nous regarderont de loin, des enthousiastes s'inscriront sur le site...
Peu importe, nous auront approché encore un peu plus notre but, la devise du bookcrossing : faire du monde une bibliothèque.

Infos pratiques :
Paris, Parc des Buttes Chaumont
23 mai de 15 à 17h
Le site dédié à l'évènement
L'event facebook
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[Baci] - Melissa Curly Laveaux

5.4.09 mis en ligne par Baci
Un jour dans ma boîte à courriel, y avait une invitation à aller voir le concert de Melissa Laveaux avec des zamis. Moi, je suis très très curieuse de nature. Par définition, si je suis dispo, on me propose de découvrir quelque chose, je dis banco. Une expo, du théâtre, un concert, un colloque... Musique, philo, art... je teste et je vois si j'aime. Là, le nom me dit quelque chose déjà mais je fais pas tout de suite la lumière, je réfléchis où j'ai pu entendre ce nom et puis donc on arrête les minauderies [oh eh ça va, je peux bien minauder 2 secondes je suis toute seule devant mon ordi] je clique sur le lien à côté de l'invit'. Et la lumière se fait en même temps que la première chanson tinte à mes oreilles. Ze cholera, my musik déesse, en a parlé à un moment dans une de ses chroniques musique. J'aime beaucoup sa voix alors banco !
Quand elle arrive sur scène dans la toute petite salle de la boule noire, elle amène avec elle un sourire craquant et un enthousiasme rafraichissant. Elle est accompagnée d'un joueur de contrebasse et d'un batteur. Et de sa guitare. Elle a des fleurs blanches dans les cheveux, des lunettes qui glissent sur son nez et un rhume ; elle est super ravie parce que sa maman est dans le public. Elle est belle. Et puis soudain elle fait bloïng sur sa guitare, ouvre la bouche et j'en tombe à la renverse. Sa voix est encore mieux que sur le disque. Toute rapeuse, douce, pétillante. Je ne connais pas forcément bien les chansons mais je fredonne en rythme, je danse et me dandine, j'ai envie de participer. Je suis remplie de sa musique.
Elle a un don pour la scène c'est sûr, parce que j'oublie le temps qui passe, les gens autour, les trucs qui me pesaient avant d'arriver. Elle nous raconte des petites histoires, partage une berceuse, parle des dragueurs lourdauds, chante fort ou tout doux, s'inquiète de sa coiffure qui se fait la malle et fait des reprises géniales. Les White Stripes en rappel par exemple ou encore Eartha Kitt dont j'ignorais même l'existence et dont Melissa Laveaux fait une mini bio. Quand elle salue, je suis toute étonnée : déjà ? Mais non, je veux que ça continue... Je peux faire un caprice pour que ça recommence au début ???
Non ?
Bon ben si c'est comme ça je vais retourner la voir alors... Et comme ça tombe bien, elle passe au Printemps de Bourges le 24 avril et au Trabendo à Paris le 6 mai.
Photos (DR): http://www.flag-photos.com/
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[Baci] - Chercher le vent

4.4.09 mis en ligne par Baci


Jack vit seul dans sa cabane au Canada depuis un moment déjà, comme en exil, en exil des autres et en exil de lui-même aussi quelque part. Il a été pilote un jour et puis photographe un peu... Par hasard semble t-il croire. Aujourd'hui il est en suspens.
Tristan, lui, ce sont les autres qui aimeraient être en exil de lui. Il est instable et touche à tout et se retrouve une fois de plus à l'hôpital psychiatrique après une bagarre alcoolisée. Jack va l'y chercher mais Tristan ne tient pas longtemps enfermé dans la cabane au Canada.
Alors Jack et Tristan se persuadent que la solution est ailleurs, ils prennent la route et croisent Nuna. Elle aussi est un peu bizarre : elle accepte de partir vers l'inconnu avec deux clients d'un bar d'où elle vient de démissionner...
Et moi aussi, je me suis embarquée sur la route vers le Sud. On s'est arrêté dans le Maine d'abord. On a exploré les choses qui font du bien, les amitiés qui vous portent, les souvenirs qui font grandir, ceux qui aspirent vers le passé, ceux qui mettent des larmes aux yeux, ceux dont on ne sait pas si on a envie de se souvenir justement. On a bien rigolé parfois et on a vécu des émotions profondes aussi.
Ce livre, il m'a parlé de moi. De toutes ces questions que je ne savais pas que je me posais il y a un peu plus d'un an, quand j'étais encore avec lui mais plus tout à fait vraiment. Quand je restais ces longues soirées silencieuse, déjà en exil de nous. Tous ces détails dont je n'avais absolument pas conscience sur le moment mais qui auraient dû hurler si fort pourtant. Tous ces détails que j'ai mémorisés si fort, comme si j'avais eu la prescience qu'ils étaient les derniers...
Ce livre, il m'a bouleversée très profondément, parce que le choix des mots, la musique de la langue est si belle. Parce que le choix de la narration, le parti pris de ne pas abuser des rebondissements improbables est si fort. Parce que ça avance mais ça traîne aussi comme un chemin qu'on doit se frayer au coeur de l'inconnu. Parce que Jack surtout.
Et puis il y a le dernier paragraphe. Je l'ai pris en plein ventre. Ce paragraphe, c'était le pourquoi de ce que je suis aujourd'hui, je crois. Ces mots, je les partagerais bien avec vous, pour en discuter, mais je vous priverais peut-être de ce qu'ils m'ont fait à moi : je suis restée plusieurs minutes, les yeux dans le vague et la chair de poule sur les bras, à ne rien faire d'autre que me demander si je devais attendre ou si je pouvais le recommencer tout de suite.
Je vais attendre un peu, je crois.
Edit: F2B   Chercher Le vent, de Guillaume Vigneault aux éditions du Seuil
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[BACI] Clarika en vrai, c'est mieux

22.3.09 mis en ligne par Baci
Clarika @ la bellevilloise
Baci c'est un coeur, c'est une femme (bon ça oui.. ) qui fait des tas de choses tout le temps sur son blog perso, sur Epidemik puis Voldemag.. et qui sait si il y a des choses que je n'ai pas loupées.. bref j'ai hâte d'en lire plus encore et de mieux la connaître, afin de savoir apprécier à sa juste valeur ce petit diamant venue du sud de la France ;)


Je la connaissais très peu il y a encore 2 mois. Enfin si, de nom quand même, je vis pas chez les Inuits non plus. Mais j'aurais été incapable de vous chanter quoi que ce soit. Comme plein de gens, je l'ai découverte grâce à "Ne me demande pas" une chanson hyper enjouée, au texte finement drôlatique.



Le 19 mars sortait son nouvel album, "Moi en mieux". Pour le faire découvrir, le même jour, elle a chanté devant des gens ses nouvelles chansons. Et j'étais invitée à son show case (oui oui, je me la pète à mort) et copine m'a dit, carrément morte de jalousie, "ouah la chance ! je veux venir !! " moi j'ai fait la blasée parce que pour être sincère, je ne me rendais pas encore compte de ma chance justement.
Pour pouvoir chanter un peu, j'ai écouté son album non stop pendant une journée sur Deezer. Un vrai délice : du qui bouge, du qui berce, du qui sourit... Quelques chansons me touchent tout de suite, d'autres m'intriguent. Tout de suite en tout cas, ça me semble familier.

Clarika @ la bellevilloise

Alors je suis prête ou presque, je l'attends. La salle est super jolie, les papotis fort sympathiques mais j'ai hâte. Et enfin on y est, c'est le moment.

Elle est entrée sur scène un peu en retard alors pour faire la petite souris, on se doute bien que c'était raté. Et puis en plus, avec sa robe qui tuait tout, orange et violette avec une flèche et toute courte, ben c'était d'autant plus impossible de pas se faire remarquer. Et pourtant je me suis dit qu'elle avait l'air toute timide à regarder loin au-dessus de nos têtes, à parler beaucoup beaucoup comme pour cacher son malaise. En vrai, je me suis surtout dit, je jure que c'est vrai : "ouh on dirait moi !! " (En mieux évidemment, vu que je ne sais pas chanter...) Oui, moi. Quand je dois affronter du monde. Et du coup illico, elle m'a parue accessible.

Bon je vais la faire courte : elle a tout cassé. Pirouettante, adorable, drôle, émouvante. Elle parvient à nous faire hurler de rire en nous parlant de sa presque liaison avec Pierre Bellemarre pour soudain nous gifler à coup d'émotion pure. Nous rattrape par les pieds -après nous avoir faits légers comme des bulles- pour mieux nous faire vivre la journée de cette maman qui aide sa fillette à grandir.

Je suis enchantée de cette découverte. En écoutant son album, j'aimais bien déjà mais je n'aurais pas imaginé que sur scène il puisse se passer tant de choses. J'ai vraiment été emportée par son enthousiasme et son délire, tout fonctionnait à merveille. Je ne sais pas bien vous le raconter mais qu'est-ce qu'elle est géniale. Si vous n'avez pas le bonheur de la voir en vrai, allez illico halluciner sur la justesse de ses textes.



"Tu sais quoi copine ? T'as trop raison, j'ai eu de la chance d'aller la voir en avant première. Je peux t'accompagner à la Cigale en octobre pour voir un concert tout entier ?? "
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