Affichage des articles dont le libellé est iran. Afficher tous les articles

Yar-e Dabestani-e Man, un hymne à la liberté en IRAN

15.2.11 mis en ligne par Fred


On peut voir passer devant nos yeux des révolutions et se dire que c'est des manifestations. on peut voir des dictateurs s'enfuir et se dire qu'ils seront remplacés par d'autres dictatures , qu'elle soit religieuse ou militaire. On peut se dire que les jeunes diplômés qui se battent à main nue pour défendre des femmes et leur rues ne sont pas conscient du monde cynique qui les entoure. 
On peut faire preuve de cynisme autant que l'on veut.

Des jeunes se sont précipités sous les batons de la police pour les mêmes raisons : respecter leur droits, Respecter leur dignité, respecter un minimum d'équité. Certains ont donné leurs vies.


On peut leur reprocher d'être passionnés par une cause, un modèle démocratique perverti en occident. On ne peut pas leur reprocher de rester inactif. On peut les regarder avec inquiétude conquérir par leur propre moyens et en refusant "respectueusement" l'aide étrangère, une démocratie qui en fin de compte n'est pas seulement grecque mais profondément humaine.

On peut vouloir détourner le regard et accepter le silence de nos responsables politiques, on n'enlèvera pas le courage et la détermination de ces coeurs qui ont compris que leur combat les dépassent. Que ce n'est pas seulement pour eux , ni pour leur enfants que ces femmes et ces hommes se battent. C'est pour idée profondément ancrée en nous : la Justice.

Une chanson (dont le texte en français est plus bas) résonne dans les cortèges de manifestation à Téhéran et dans les autres villes : 
Yar-e Dabestani-e Man , (mon camarade de classe) 







Je vais essayer d'en faire la traduction ici : d'abord la version anglaise :
My schoolmate
You're with me and going along with me
The alphabet stick is above our heads
You're my spite and my woe
Our names have been carved
On the body of this blackboard
The stick of injustice and tyranny
Still remains on our body

This uncivilized plain of ours
Is covered with weeds
Good, if good
Bad, if bad
Dead is the hearts of its people
My hand and yours
Should tear up these curtains
Who can, except you and I
Cure our pain?

My schoolmate
You're with me and going along with me
The alphabet stick is above our heads
You're my spite and my woe
Our names have been carved
On the body of this blackboard
The stick of injustice and tyranny
Still remains on our body

Ma version française :


Mon camarade de classe,
Tu es avec moi et à coté de moi
la baguette du prof au-dessus de la tête
Tu es mon dépit et ma douleur
Nos noms ont été gravés
Sur le corps de ce tableau
Le bâton de l'injustice et de la tyrannie
Reste encore sur notre corps

notre sauvage plaine
Est couverte de mauvaises herbes
Bon, quand elles sont bonnes
mauvais, quand elles sont mauvaises
Mort est le coeur de son peuple
Ma main et la vôtre
devraient ouvrir ces rideaux
Qui peut, sauf toi et moi
soigner notre douleur ?

Mon camarade de classe
Tu es avec moi et à coté de moi
la baguette du prof au-dessus de la tête
Tu es mon dépit et ma douleur
Nos noms ont été gravés
Sur le corps de ce tableau
Le bâton de l'injustice et de la tyrannie
Reste encore sur notre corps

En savoir plus View Comments

[Fanette] Le Trèfle bleu, de Firouz Nadji-Ghazvini

20.6.09 mis en ligne par Fred
C'est vraiment l'occasion de présenter un roman extraordinaire écrit par Firouz Nadji- Ghazvini, iranien. Commencé dans le métro : dès la dixième page, les larmes ont interrompues ma lecture ; au boulot, je l'ai planqué dans le tiroir du haut de mon bureau et je l'ai juste ouvert de temps en temps pour lire une pageounette. Mais rien à faire, chaque lecture m'amenait les larmes aux yeux. Dans le métro de retour, je me suis souvenue que j'étais à Paris, on peut très bien pleurer dans le métro parisien. Sauf qu'on ne peut pas lire les larmes aux yeux, donc j'ai tout de même du l'achever chez moi.
Même s'il n'a pas pour objet de traiter du régime, ce roman permet à mon avis d'en comprendre, non pas rationnellement, mais émotivement toute l'horreur ; non que l'on en ait besoin ; mais il nous permet de plonger dans un quotidien qui peut devenir atroce ; alors qu'on ne peut, d'ici, imaginer si facilement la vie en Iran. Ce roman s'appuie du reste sur un fait divers réel.

Ce roman est extraordinaire aussi bien par sa structure que par l'ambiance et la poésie qui s'en dégage. Dès les premières lignes, le style quoique poétique et lumineux laissse pressentir les lourds nuages noirs qui s'amoncèlent au dessus de la petite Atefeh. Tandis que son grand père évoque le passé, avec des mots printaniers, aériens, chatoyants, deux vieilles femmes veillent avec une angoisse qui devient de plus en plus oppressante sur la petite fille qui s'évade par l'esprit du monde dans lequel elle vit. Coupable de grandir, elle se laisse protéger avec inquiétude par les deux vieilles femmes soucieuses qui cherchent à la protéger du regard des hommes, lui bandent les seins, lui rasent la tête ; l'enfant qu'est Atefeh ne comprend rien. Cependant, nous, lecteurs, nous ne comprenons que trop bien quel drame se met en scène, avec la légèreté et la précision d'un désespoir qui s'attache, pour ne pas hurler, à mille et un détails. On voudrait l'en empêcher ; nous voudrions nous aussi préserver l'enfant ; peut-être deviendrait-il approprié de la rendre laide ou invisible pour la protéger ; et l'on se prend dans les évènements, pour que le pire, que l'on devine atroce, ne survienne pas. Mais le pire survient. Un juge et des bassidjis se regardent et jouent un de ces jeux de pouvoirs qui brisent les faibles : le juge, homme médiocre, n'est pas de taille à s'opposer au pouvoir de fait des bassidjis ; il faudra surenchérir dans la violence pour ne pas être taxé de laxisme ; et du reste, le sacrifice d'un innocent lie les sacrificateurs.
Avec une rigueur méticuleuse et inexorable masquée sous une douceur trompeuse et désespérée, le piège se referme sur la petite fille et son grand père, victimes innocentes et impuissantes d'un pouvoir solidement bâti, comme toutes les autocraties, sur les faiblesses, les bassesses et les vilenies humaines. Atefeh sera broyée sans espoir aucun malgré ce que les quelques personnages faibles et humains ont tenté, cependant qu'un vieil homme, ami du grand père décédé, viendra, comme tous les jours, mais tout seul, s'asseoir au café et songer à l'inéluctable décès de son vieil ami et de l'enfant.
Ce roman est terrible ; il n'y a pas la moindre plainte, pas la moindre tristesse, les faits s'enchaînent avec une justesse parfaite, le vent souffle, le soleil brille, le village mène sa petite vie tranquille. Tout semble aller très bien. D'ailleurs, le discours officiel révèlera qu'il ne s'est rien passé, sinon la liquidation de personnes de faible moralité.


L'horreur est muette, non dite, silencieuse : la certitude d'un rugissement qu'on ne peut pas entendre. *

* Cette expression, que je trouve très belle, provient de Un Don, de Toni Morrison, son dernier roman paru chez Christian Bourjois, page 32 - rendons à César, etc.
En savoir plus View Comments

La blugture en quelques mots

La blugture est un WebZine culturel collaboratif avec plus de dix auteurs qui ont déjà été invités ou qui participent activement. N'hésitez pas à proposer vos textes. Le ton du site et des articles se veut enthousiaste, sincère et original. Contact : Blugture@gmail.com

La blugture à domicile

votre courriel


Nuage des bonheurs

La carte de la blugture

La vlogture : toute les vidéos faites pas la blugture Devenez Fan sur Facebook Suivez la blugture sur Twitter Les vidéos de la blugture sur DailyMotion toutes les photos de la blugture et plus encore

les gens qui passent et qui gardent un souvenir

Parlez des artistes qui vous ont ému !

Commentaires

Recent Comments

Powered by Disqus