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[Fabien Cazenave] "Les amateurs de 'fansubbing' sont très exigeants"
15.4.09 mis en ligne par FredLes articles faits par Fabien Cazenave sur le sujet étaient au nombre de 4, ils permettent de donner un aperçu des changements culturels. Ce que j'apprécie particulièrement dans ces articles c'est la clarté avec il présente le phénomène.
En France, les épisodes de Naruto sont mis en ligne dès leur diffusion au Japon par une équipe de passionnés, qui les traduit et les sous-titre en un temps record. Leur nom: Dattebayo-fr.com . Entretien avec Lowan, le principal animateur du site.
Dattebayo-fr.com, c'est quoi?
Nous sommes une équipe animée par une passion commune: l'animation japonaise. Nous traduisons des "animes" japonais sous-titrés en français. Nous avons pour la plupart débuté en consommant des animes, dont nous suivons assidument les sorties au Japon. Nous avons eu l'opportunité d'en traduire, en coopération avec une équipe américaine, Dattebayo.com. Aujourd'hui, des traducteurs japonais ont rejoint notre site. Ça fait près de quatre ans que cela dure.
Le "fansubbing", qu'est-ce que c'est?
La fansubbing, c'est un processus: dans l'ordre, récupérer les épisodes japonais, traduire l'épisode, contrôler l'orthographe et la grammaire, mettre en forme, encoder la vidéo, la distribuer et la partager.
Plus il y d'étape, meilleure est la qualité. Le tout repose sur un système généralement gratuit. Certains demandent des dons, d'autres s'en servent pour gagner de l'argent... Pour notre part, la seule publicité (gratuite) concerne les conventions et festivals en rapport avec l'animation. Nous avons un seul partenariat, qui prend en charge une partie des coûts de l'architecture technique.
Les adeptes peuvent parfois être très pointilleux, sur la qualité de traduction d'un épisode ou son rendu final. Ils privilégient la qualité, aux dépends de la vitesse de chargement, le streaming.
Pourquoi ce phénomène se développe-t-il?
Le système de gestion des droits d'exploitation et de distribution de la licence est lourd et les animes japonais sortent très lentement en France. Peu d'éditeurs prennent le risque de voir une série ne pas marcher. Les éditeurs français observent le travail des équipes d'amateurs pour évaluer le potentiel de telle ou telle licence. Les soucis viennent après: il peut se passer de nombreux mois avant que les éditeurs reprennent l'anime en cours, parfois à des prix exorbitants.
Les consommateurs de fansubbing sont habitués à regarder les épisodes quand ils voulaient et gratuitement. Il est très dur de changer ses habitudes et payer pour suivre une série...
L'équipe américaine a annoncé qu'elle allait arrêter Naruto. Pourquoi?
L'équipe américaine a souhaité interrompre Naruto, après quatre ans d'activités. Une offre entièrement légale est désormais en place aux Etats-Unis. Elle n'a donc plus de raison de continuer. Quant à nous, sans offre équivalente - l'offre de VizMedia est uniquement réservée aux anglophones - nous allons continuer la série. Le marché français est plus difficile à cerner, car, même s'il est très actif, il y a beaucoup moins de visionnages. Tant qu'il y aura de la demande pour voir les épisodes en japonais au rythme de leur sorties niponnes, de nouvelles équipes seront créées ou renouvelées...
[Fabien Cazenave] Naruto ou la guerre du téléchargement
9.4.09 mis en ligne par FredJ'ai rencontré Fabien Cazenave lors de l'opération de 3001 l'odyssée de l'express, assez rapidement on s'est retrouvé sur de nombreux sujets. Et j'ai eu le bonheur de parler avec un homme très intelligent et amoureux de l'Europe. Aujourd'hui je profite du rejet de loi #hadopi pour re-mettre en ligne ce billet qui fait parti d'une série de sujet traité en commun.
La diffusion des animations tirées de mangas est un enjeu économique: en France, aux Etats-Unis et au Japon, où ils sont produits, les acteurs du secteur cherchent la meilleure solution pour satisfaire les fans. Le plus rapide au meilleur prix.
Heureux les internautes américains, qui vont pouvoir regarder les derniers épisodes de Naruto quelques heures après leur diffusion au Japon en version sous-titrés. En France, les fans du petit ninja de Konoha doivent toujours se contenter de télécharger les épisodes sous-titrés par des fans bénévoles... en toute illégalité.
DR
Gaara, adversaire puis allié de Naruto.
Le 15 janvier, VizMedia, qui détient les droits de "l'anime" - la version télévisée du manga éponyme - de Naruto aux Etats-Unis et au Royaume-uni, va proposer aux internautes de découvrir le dernier épisode de la série quelques heures seulement après sa diffusion au Japon. C'est une petite révolution. Jusqu'à présent, les fans devaient passer par des téléchargements illégauxpour suivre au plus près les dernières aventures de Naruto: les plus fervents se sont regroupés sur Internet au sein de sites où sont traduits le plus rapidement possible du japonais à l'anglais les dialogues de l'épisode. Le phénomène s'est diffusé un peu partout dans le monde. A la fin de la chaîne, les plateformes de partage de vidéos en ligne (Youtube, Dailymotion, Veoh, etc.) sont pleines d'épisodes de Naruto, Bleach, One piece et autres mangas.
Le fansubbing: menace pour l'économie du manga?
Le problème est que le procédé, si commode pour le fan, menace les licences si chèrement acquises par les sociétés de production pour diffuser un manga à succès en dehors du Japon. Comme pour le cinéma ou les jeux vidéos, en somme? Pas si simple. Les traductions réalisées par des sites comme Dattebayo.comrépondent à une demande des clients de mangas pour les versions animées, pas seulement à un désir de gratuité. La chaîne Game One en France diffuse les derniers épisodes de Naruto Shippuden en français: elle en est au 45e épisode, quand au japon sort aujourd'hui le 91e.
Les délais d'attentes ne sont souvent justifiés que par des impératifs commerciaux, quoi qu'en disent les éditeurs. La raison? Le rythme de parution d'un manga en France a sa propre logique, sans lien direct avec le ryhtme des sorties au Japon. D'où le décalage.
Les maisons d'éditions, comme Glénat ou Kana, laissent faire. Un attaché de presse reconnaît sans peine l'intérêt des "scantrabs", ces traductions par les fans des derniers mangas parus au Japon: "Pour une nouvelle série, cela fait le buzz. Et nous regardons comment le marché réagit". Une campagne de test en temps réel et sans frais. Seul problème, les fans ne se contentent pas des nouveautés et s'alimentent à la même source, une fois la série publiée en France.
Le besoin d'un nouveau système économique
Aux Etats-Unis, un nouveau modèle émerge. La société de production VizMedia va enfin proposer la diffusion en streaming gratuite, quelques heures après le Japon. Conséquence, l'une des plus grosses équipes de "fansubbing" outre-Atlantique va sortir Naruto de son "catalogue". La réactivité est bien le meilleur atout pour attirer les internautes. Un autre site, Crunchyroll.com, a suivi le mouvement: l'épisode y désormais payant durant 7 jours, gratuit ensuite. Seul problème pour les fans français: le streaming est limité par zone géographique et ils n'y ont pas accès...
Le marché pourrait s'ouvrir à de nouveaux acteurs si les détenteurs traditionnels de licence de s'en préoccupent pas. La société Wakanim va prochainement proposer aux internautes les derniers épisodes de plusieurs séries récentes en streaming pendant 2 mois. Ils seront ensuite proposés en VOD (service de vidéo à la demande, payant).
L'une des angoisses des éditeurs de manga en Europe et aux Etats-Unis est que les Japonais fassent eux-mêmes les traductions et passent des accords avec les distributeurs. Les premières tentatives ont avorté ou restent confidentielles, comme celle du magazine Weekly Shonen (une véritable institution au Japon), qui a sorti pour ses quarante ans un site en plusieurs langues. On y trouve les derniers chapitres de certaines séries ainsi que plusieurs épisodes à télécharger gratuitement... mais avec un lecteur spécifique, qu'il faut installer sur son ordinateur.
3001, l'Odyssée de ( Fred à ) L'Express
16.12.08 mis en ligne par Fred
J'ai été invité à participer à une opération assez intéressante avec L'Express. Je suis assez curieux de voir ce que cela va donner.
L'opération est rythmée par quelques temps forts comme le 7, 8 et 9 janvier où les blogueurs pourront être au sein même de la rédaction et réagir à leur manière aux dépêches.
Certes, beaucoup de questions se posent. Et la démarche de buzz / marketing ne m'a pas échappé. J'ai hâte d'y être cependant parce qu'elle promet de laisser une grande place à l'expression des blogueurs :
L'Express est un journal créé en 1953 comme un supplément du journal Les Echos. Les deux fondateurs sont Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-Schreiber. Ces deux journalistes émérites ( l'un éditorialiste du Monde et l'autre rédacteur en chef de ELLE ) ont dans l'idée de démarrer un magazine ouvert et progressiste. Ayant par exemple comdamné la torture en Algérie.
A cette occasion-là je me souviendrai de deux choses :
- J'ai rêvé d'être un journaliste. D'aller à la recherche de la vérité. Depuis que je lis Serge Halimi je sais à quel point c'est une ambition compliquée.
-Jean-Jacques Servan-Schreiber est issue d'une famille juive prussienne. Il a fini sa formation polytechnicienne à la Libération. Mais il n'a jamais pratiqué son métier d'ingénieur. C'est le genre de héros auquel je voudrais assez aisément m'identifier.

L'opération est rythmée par quelques temps forts comme le 7, 8 et 9 janvier où les blogueurs pourront être au sein même de la rédaction et réagir à leur manière aux dépêches.
Certes, beaucoup de questions se posent. Et la démarche de buzz / marketing ne m'a pas échappé. J'ai hâte d'y être cependant parce qu'elle promet de laisser une grande place à l'expression des blogueurs :
"Et qu'on ait un maximum de contenus produits par les blogueurs le 8 janvier"Effectivement la question de la rémunération apparait dans les commentaires. Je pense que c'est un peu tôt encore. C'est surtout le débat sur la place du journaliste à coté des blogueurs qui m'intéresse avec cette idée clamée très fortement :
Faire en sorte que le numéro 3001 de l'Express en ligne soit produit et par des journalistes ET par des blogueurs.
A cette occasion-là je me souviendrai de deux choses :
- J'ai rêvé d'être un journaliste. D'aller à la recherche de la vérité. Depuis que je lis Serge Halimi je sais à quel point c'est une ambition compliquée.
-Jean-Jacques Servan-Schreiber est issue d'une famille juive prussienne. Il a fini sa formation polytechnicienne à la Libération. Mais il n'a jamais pratiqué son métier d'ingénieur. C'est le genre de héros auquel je voudrais assez aisément m'identifier.
C'est un visionnaire qui combat dès qu'il le peut le colonialisme dont il pressent l'effondrement. Il est également éditorialiste - spécialisé dans la politique étrangère - au Monde à l'âge de 25 ans.
Trés fortement influencé par Pierre Mendés France, l'hebdomadaire devient quotidien pour soutenir la campagne électorale de l'homme politique.
Voilà c'est avec ces quelques petites descriptions que j'ai essayé de raconter sur quelles traditions se basent un co-fondateur qui est à la fois issue de la tradition élitiste française et tout autant dans la recherche constante d'une vision moderne de ce monde.
Une dernière chose :
Cette famille a, au cours de son histoire sans arrêt essayé de s'intégrer par le travail et l'investissement citoyen. Ils tiennent par leur engagement une partie de l'histoire moderne française entre leurs mains. Ces efforts ( même si la famille est assez riche à l'origine ) ont été couronnés de succès et restent pour moi un exemple parfait du modèle d'intégration français.
Bien sûr tout n'est pas noir ou blanc, il y a probablement des ombres au tableau, j'essaierai donc d'en savoir un peu plus ce soir :)
Trés fortement influencé par Pierre Mendés France, l'hebdomadaire devient quotidien pour soutenir la campagne électorale de l'homme politique.
Voilà c'est avec ces quelques petites descriptions que j'ai essayé de raconter sur quelles traditions se basent un co-fondateur qui est à la fois issue de la tradition élitiste française et tout autant dans la recherche constante d'une vision moderne de ce monde.
Une dernière chose :
Cette famille a, au cours de son histoire sans arrêt essayé de s'intégrer par le travail et l'investissement citoyen. Ils tiennent par leur engagement une partie de l'histoire moderne française entre leurs mains. Ces efforts ( même si la famille est assez riche à l'origine ) ont été couronnés de succès et restent pour moi un exemple parfait du modèle d'intégration français.
Bien sûr tout n'est pas noir ou blanc, il y a probablement des ombres au tableau, j'essaierai donc d'en savoir un peu plus ce soir :)