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La lutte contre la maladie du Sida est une des rares causes auxquelles je suis profondément attaché, parce qu'elle touche directement à l'Amour. Je ne sais pas trop quand cet engagement a vraiment commencé. Le souvenir le plus lointain que je peux avoir de ma prise de conscience vient du film les Nuits Fauves.

Romane Bohringer avait eu un César pour ce film. C'est une de ces actrices qui me touchent profondément par sa sincérité et son investissement dans chacun des rôles qu'elle a la chance de porter. Je me souviens de cette scène où elle se donne par Amour à cet homme séropositif. Parce que l'amour a quelque chose de plus grand que la vie. En tout cas c'est le message qu'elle transmet à travers son geste. Dans le film , qui est une adaptation de ce que vivait Cyril Collard, l'histoire se finit bien et elle ne devient pas séropositive.
L'amour sans la mort.

C'est beau , c'est romantique, ça m'a fait pleurer à l'époque et ça me touche encore aujourd'hui.

Avoir réussi à me transmettre cela à l'époque est un fabuleux cadeaux. Je commençais à ressentir profondément certains sentiments grâce à mes premières heures de théâtre. Je louais ces artistes pour arriver à me donner des sentiments si intenses.

Très difficile de trouver des traces de l'intervention de Romane sur internet. Cette image de Romane et de son père reste profondément ancrée en moi. L'une des probables raisons de la disparition de ces images est qu'elles esthétisent la non-protection.

Le film met en lumière le plus grand danger de cette maladie : penser qu'elle ne peut pas nous toucher.

Au nom de quoi ? Je ne sais pas, peut-être au nom du fait :

• Que la maladie se soigne, aujourd'hui, croit-on. C'est faux ! il y a eu 8000 décès en Europe de l'Ouest en 2007.
  
• Parce que ce serait une maladie qui ne toucherait que les hommes ? C'est faux ! 33 % des nouveaux cas sont des femmes.
  
• Parce qu'il ou elle nous le dirait ? 47 % des nouveaux cas ne savaient pas qu'ils étaient séropositifs.
  

J'aimerais que ce soit un geste d'amour que de tendre le préservatif, soit pour protèger l'être que j'aime soit pour rester à ses côtés pour l'aider à se battre.
Même si cela devait durer jusqu'à la fin de nos jours ...

Parce que je vous le rappelle : Le Sida est une maladie qui ne se guérit pas.

J'étais ce soir à la commémoration (photos) de l'Artère - le Jardin des dessins.
Lieu qui se trouve près du canal de l'Ourcq, entre la Grande Halle et la Géode.
C'est une surface de 1001 m² qui contient de nombreuses inscriptions pour montrer la multitude que cette maladie a emportée.

Sidaction, vih